Le brut fléchit, le marché prudent face à l'Iran et avant les stocks US
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 109,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 28 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 57 cents à 98,38 dollars.
"Les prix sont sous pression (depuis mardi) face à l'absence d'accord entre la Grèce et ses créanciers privés" sur la dette du pays qui entretient les inquiétudes sur la zone euro, "et face à la forte hausse des stocks de pétrole américains" selon l'estimation de l'association professionnelle API , résumait David Hart, analyste du courtier Westhouses Securities.
Les investisseurs gardaient les yeux tournés vers la Grèce, où se prolongent les tractations entre le gouvernement et les créanciers privés sur un effacement partiel de la dette du pays, les discussions continuant d'achopper sur les taux d'intérêts concédés pour la dette restante.
Par ailleurs, l'organisation professionnelle American Petroleum Institute (API) a estimé mardi soir que les réserves de brut aux Etats-Unis ont enregistré sur la semaine achevée le 21 janvier une hausse spectaculaire de 7,3 millions de barils.
Ce chiffre a ébranlé le marché, avivant les craintes sur la vigueur de la demande énergétique aux Etats-Unis (premier pays consommateur de brut), alors même que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale.
"La demande pétrolière mondiale (...) est freinée par le ralentissement économique général et un hiver particulièrement doux en Amérique du Nord et en Europe (...) Il n'est donc pas étonnant que les prix du baril tendent à s'affaiblir", commentaient les experts de Commerzbank.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE), attendus mercredi, devraient pour leur part faire état d'une hausse plus modérée des stocks de brut américains, de 700.000 barils la semaine dernière.
Le DoE devrait par ailleurs annoncer une progression de 1,4 million de barils des stocks d'essence et un recul de 500'000 barils des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillées en cette période hivernale.
Sur le front de l'offre, les tensions dans le dossier iranien étaient quelque peu retombées, après l'accord de l'Union européenne (UE) lundi sur un embargo graduel sur le brut iranien.
Les menaces de Téhéran de fermer le détroit d'Ormuz (par lequel transitent 35% du trafic maritime pétrolier mondial) apparaissaient désormais aux yeux de plusieurs analystes comme des "fanfaronnades", tandis que l'Arabie saoudite devrait compenser l'absence du brut iranien pour les acheteurs occidentaux.
Cependant, "cette prise de position ostensible de l'Arabie saoudite pourrait être considérée comme une agression par l'Iran et jeter de l'huile sur le feu dans la région", avertissaient les analystes du courtier PVM, estimant que les opérateurs resteront très attentifs au dossier iranien.
fah
(AWP / 25.01.2012 12h56)