Canada: le gouvernement veut relancer un projet d'oléoduc controversé
Fin août, la justice a annulé le permis émis par l'Office national de l'énergie (ONE) pour l'élargissement de l'oléoduc Trans Mountain, en estimant que cet organe indépendant n'avait pas pris en compte l'impact du projet sur une population d'orques menacée.
L'ONE avait donné son feu vert au projet mais en faisant fi de la hausse du trafic de pétroliers sur la côte pacifique pour exporter les hydrocarbures acheminés jusqu'au port de Vancouver par l'oléoduc.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a demandé à l'Office national de l'énergie "de revoir ses recommandations en tenant compte des effets du transport maritime lié au projet" et lui a accordé un délai de 22 semaines pour réaliser cet "examen approfondi".
Le gouvernement présentera notamment à l'organisme "les récentes mesures" prises pour protéger la population d'orques du Sud, a déclaré Amarjeet Sohi, ministre des Ressources naturelles du Canada.
Cette annonce "représente un grand pas en avant dans notre plan d'action pour résoudre les questions soulevées par la Cour d'appel fédérale tout en continuant d'assurer le niveau de protection du milieu marin auquel s'attendent les Canadiens", a dit M. Sohi.
Dans sa décision fin août, la Cour d'appel fédérale avait également invoqué le fait que les communautés autochtones concernées par le projet n'avaient pas suffisamment été consultées concernant ses impacts potentiels.
De nouvelles consultations avec les Amérindiens auront lieu prochainement, a indiqué M. Sohi.
Face aux incertitudes créées par les opposants à l'oléoduc, le gouvernement libéral a nationalisé cet été l'oléoduc existant, au printemps 2018, en l'achetant pour 4,5 milliards de dollars canadiens (3 milliards d'euros) au groupe américain Kinder Morgan.
(c) AFP