Prix en demi-teinte, influence de la Libye, de la BCE et du Japon
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai ressortait à 122,10 dollars, cédant 20 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) grimpait de 42 cents à 109,23 dollars, après avoir atteint 109,56 dollars, son plus haut niveau depuis septembre 2008.
Evoluant en baisse à l'ouverture du marché américain, les cours du WTI ont inversé la tendance après la publication des chiffres hebdomadaires du département du Travail américain, faisant état d'un recul du nombre de nouveaux chômeurs inscrits la semaine dernière aux Etats-Unis.
En revanche, les prix du Brent ont continué d'évoluer en baisse sur un marché très volatil, connaissant une évolution en dents de scie, affecté par le relèvement à 1,25% du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), un resserrement monétaire décidé pour tenter d'enrayer l'inflation.
"La flambée des prix des matières premières oblige les banques centrales à accélérer leurs projets de hausse des taux pour contenir la hausse des prix", commentait Edward Meir, de MF Global.
"Par ailleurs, à mesure que les prix augmentent, la perspective d'une destruction d'une partie de la demande énergétique apparaît d'autant plus probable", ajoutait-il.
Un peu plus tard, l'annonce d'un fort séisme de magnitude 7,4 au large des côtes du nord-est du Japon a entraîné un nouveau coup de semonce pour les cours du Brent, qui ont décroché de près de 80 cents, à l'unisson des places boursières, avant de remonter promptement, dans un marché toujours soutenu par le conflit en Libye.
Les combats se poursuivaient jeudi entre insurgés et forces du colonel Mouammar Kadhafi autour du port pétrolier de Brega (Est du pays).
La reprise, mercredi, des exportations de brut assurées par les rebelles libyens n'était pas de nature à rasséréner totalement les opérateurs, les experts misant sur une perturbation durable de la production du pays.
"L'interruption des approvisionnements libyens a ajouté 20 dollars au prix du Brent. Il est logique de supposer que si la production et les exportations étaient tout à fait restaurées, ce gain disparaîtrait", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Mais les chances que cela arrive, que ce soit à court ou moyen terme, semblent maigres, étant donnés les inévitables dommages infligés aux infrastructures pétrolières par les combats et la possibilité d'une guerre civile prolongée, même en cas de départ du colonel Kadhafi", a-t-il estimé.
Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté le monde jeudi à se préparer à la raréfaction du pétrole, dont le prix risque d'atteindre de nouveaux records avec une montée de la demande que la production ne devrait pas pouvoir suivre.
Sur le front de l'offre, les opérateurs surveillent également le Nigeria, premier producteur de brut du continent africain et où des élections générales plusieurs fois reportées sont attendues dans le courant du mois, l'histoire électorale du pays étant entachée de fraudes, ainsi que de violences prenant souvent pour cible les infrastructures pétrolières.
ds
(AWP/07 avril 2011 18h50)