le brut grimpe à de nouveaux sommets depuis l'été 2008
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai ressortait à 124,21 dollars, en hausse de 1,54 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Vers 08H30 GMT, il a grimpé jusqu'à 124,45 dollars, un sommet depuis le 4 août 2008.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) progressait quant à lui de 1,19 dollar à 111,49 dollars, après avoir atteint 111,68 dollars, son plus haut niveau depuis septembre 2008.
"Un autre jour, et une nouvelle envolée des prix du pétrole... Tous les yeux restent tournés vers la Libye, et les nouvelles pour ceux qui espéraient une reprise rapide des exportations de brut libyen (par les rebelles) ne sont pas bonnes", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Les troupes du colonel Kadhafi attaquent et détruisent les infrastructures des champs pétroliers sous le contrôle des insurgés, les privant de leur unique source de financement", a-t-il expliqué.
Les combats entre insurgés et forces loyalistes de Mouammar Kadhafi se poursuivaient autour du port pétrolier de Brega (Est du pays), alors qu'à l'étranger les inquiétudes grandissent quant au risque d'un enlisement du conflit.
A Washington, le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique, a estimé qu'il était peu probable que les rebelles parviennent à lancer un assaut sur Tripoli pour renverser le colonel Kadhafi.
Les investisseurs surveillaient par ailleurs la situation au Nigeria, membre comme la Libye de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et plus gros producteur d'or noir du continent africain.
La commission électorale indépendante du Nigeria a annoncé jeudi le troisième report des élections législatives dans certaines zones du pays, faute d'avoir réussi à régler des problèmes logistiques à temps pour le scrutin initialement prévu samedi.
"Le marché du pétrole est soutenu par l'inquiétude que ce processus électoral (et son report) ne conduisent à une vague de violences dans le pays, entraînant des perturbations de la production pétrolière, ce qui a déjà été le cas à plusieurs reprises lors d'élections précédentes dans le pays", expliquait Filip Petersson, expert de la banque suédoise SEB.
La production nigériane (environ 2,1 millions de barils par jour) est d'autant plus surveillée par les investisseurs qu'elle est d'une qualité équivalente au brut libyen, très léger en soufre et prisé des raffineurs, alors que les exportations libyennes sont au point mort en raison du conflit.
"Cependant, les cours du brut se sont fortement envolés au cours des derniers jours, avec une progression de 10% sur la semaine, ce qui laisse la porte ouverte à d'éventuelles prises de bénéfices", tempérait M. Petersson.
"Aucun signe substantiel de troubles importants au Nigeria n'est encore apparu, et si ces violences attendues ne se concrétisent pas, la prime de risque qui grossit les cours pourrait fort bien disparaître", a-t-il estimé.
rp
(AWP/08 avril 2011 13h00)