Le brut consolide ses gains, les marchés restent tournés vers la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 117,25 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait en revanche 22 cents à 106,94 dollars, après être monté à 107,65 dollar, un sommet depuis le 26 septembre 2008.
Les cours étaient soutenus "par les informations faisant état d'un recul en Libye des rebelles face aux forces loyalistes" du colonel Mouammar Kadhafi, notaient les analystes de JBC Energy.
"Le marché avait espéré que les raids aériens conduits par les Etats-Unis et l'Otan feraient pencher la balance en faveur des rebelles, ce qui aurait permis de faire couler de nouveau le pétrole à partir de l'est du pays dans un délai de quelques semaines. Mais ce scénario semble désormais moins plausible", renchérissait Filip Petersson, de la banque SEB.
Des combats opposaient encore vendredi rebelles et forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi près du site pétrolier de Brega, dans l'est de la Libye, alors que le mauvais temps gêne depuis plusieurs jours la coalition dans ses raids aériens.
Il était impossible de savoir de source indépendante qui contrôlait ce site, situé à 800 km à l'est de Tripoli.
Mercredi, les forces du colonel Kadhafi avaient repris le port pétrolier de Ras Lanouf.
Les activités pétrolières du pays, dont la production est essentiellement exportée vers l'Europe, sont presque à l'arrêt depuis plusieurs semaines.
Autre source d'inquiétude d'ordre géopolitique pour les marchés: la situation à Bahrein et en Syrie est "préoccupante", avec un regain de contestation face aux pouvoirs en place, "ce qui accroît l'incertitude sur la pérennité de l'approvisonnement" en provenance des pays arabes, notait Andrey Kryuchenkov de VTB Capital.
Les cours étaient en outre soutenus par une prévision du cabinet Oil Movements selon laquelle les exportations des pays de l'Opep descendraient de 530.000 barils par jour en moyenne sur les quatre semaines se terminant le 15 avril, un plus bas depuis octobre, estimait M. Kryuenchkov.
Le cabinet Oil Movements est un "pisteur" de navires pétroliers, qui comptabilise les tankers et fonde ses calculs sur le niveau d'activité dans les ports.
Les analystes notaient aussi "des indicateurs réconfortants" sur le front du chômage américain qui poussaient eux aussi les cours à la hausse, en compensant les prévisions d'une demande japonaise en baisse à court terme après le séisme et le tsunami ayant frappé le pays le 11 mars.
Le marché guettait ainsi le rapport mensuel officiel sur l'emploi et le chômage, attendu en cours de séance, qui est l'un des principaux indicateurs pour mesurer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
fah
(AWP/01 avril 2011 12h32)