Le brut rebondit légèrement, le marché continue de guetter la Libye
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,54 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 69 cents à 104,67 dollars.
Les cours du baril se ressaisissaient après avoir évolué en repli jusqu'à la mi-séance sur un marché volatil.
"Le marché du pétrole peine à se trouver une direction bien déterminée, dans des volumes d'échanges maigres à travers les marchés de matières premières mais aussi les marchés actions. Visiblement, la prudence l'emporte parmi les investisseurs", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden Financial.
L'avancée des forces rebelles en Libye, qui avaient repris ce week-end les ports pétroliers stratégiques de Brega et Ras Lanouf, avait encouragé jusqu'à mardi en début d'échanges d'européens une baisse des cours du baril, face à la perspective d'un possible retour prochain de la production libyenne sur le marché.
Mais la progression des insurgés connaissait mardi un coup d'arrêt, les rebelles reculant à plus d'une centaine de kilomètres de la ville de Syrte, sous les attaques des partisans de Mouammar Kadhafi.
"Il y a encore beaucoup d'incertitudes pour un marché tiraillé entre les tensions persistantes à travers le Moyen-Orient d'un côté, et le caractère imprévisible de la crise nucléaire au Japon d'autre part" qui tire à la baisse les cours, expliquait Mme Sokou.
L'opposition libyenne avait indiqué dimanche qu'elle projetait d'exporter du pétrole d'ici "moins d'une semaine" et que l'organe politique représentant les rebelles avait signé un accord avec le Qatar, lui déléguant la commercialisation du brut.
Cependant, "les espoirs d'une normalisation prochaine des exportations libyennes de brut sont exagérées", prévenaient les analystes de Commerzbank.
"La sécurité en Libye reste précaire, ce qui rend difficile un retour des employés (du secteur pétrolier) sur les sites de production. Les régions occidentales sont toujours sous contrôle de Kadhafi et l'avance des rebelles est désormais mise en difficultés", expliquaient-ils.
Ailleurs dans le monde arabe, les troubles au Yémen et en Syrie, continuaient d'entretenir la nervosité des opérateurs. Le gouvernement syrien a démissionné mardi, face à un mouvement de contestation sans précédent contre le président Bachar al-Assad.
En revanche, la situation au Japon restait toujours critique, le gouvernement s'étant déclaré mardi "en alerte maximum" pour éviter que la centrale accidentée de Fukushima ne provoque une catastrophe écologique, après la découverte de plutonium dans le sol et de radioactivité dans l'eau de mer.
Une situation susceptible d'affecter encore plus longtemps la demande énergétique du pays, troisième consommateur mondial de brut, dont l'économie a été mise à mal par le séisme et le tsunami destructeurs qui ont frappés l'archipel le 11 mars, suivis d'une grave crise nucléaire.
rp
(AWP/29 mars 2011 18h30)