Le brut se replie à New York sous la pression d'abondantes réserves
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 104,27 dollars, en repli de 52 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a concédé 3 cents à 115,13 dollars.
"Ces derniers jours, il n'y a pas eu de réel développement de la situation au Moyen-Orient, et l'attention du marché s'est retournée vers les indicateurs économiques et ce qui se passe fondamentalement aux Etats-Unis en terme d'offre", a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.
Les prix ont chuté juste après la publication du relevé hebdomadaire du département de l'Energie sur l'état des stocks, avant de réduire leur recul.
Les réserves de brut ont augmenté bien plus que prévu la semaine passée, de 2,9 millions de barils contre 1,5 million attendu par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
"Ce qui est inquiétant, c'est que 1,7 million de ces barils ont trouvé leur chemin jusqu'à Cushing, faisant monter les stocks accumulés là-bas à 41,9 millions de barils, un record", a souligné Nic Brown, de Natixis.
Situé dans l'Oklahoma (sud), Cushing est le principal centre de stockage des Etats-Unis, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas qui sert de référence sur le marché new-yorkais.
Les stocks d'essence ont reculé de 2,7 millions de barils. C'était plus qu'estimé, mais la demande d'essence est ressorti en légère baisse de 0,1% sur les quatre dernières semaines par rapport à un an plus tôt.
Cela "suggère qu'il n'y aura pas de problèmes importants pour satisfaire la demande américaine en carburant pendant la saison des grands départs en vacances", a estimé Nic Brown.
Côté statistiques, l'indicateur sur l'emploi privé aux Etats-Unis publié mercredi a été relativement positif. Les embauches dans le secteur privé sont restées fortes en mars malgré un léger ralentissement, selon l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP, de bon augure avant les chiffres officiel de l'emploi et du chômage attendus vendredi.
En Libye, les frappes aériennes de la coalition ont repris mercredi après-midi à l'est de Tripoli alors que les insurgés subissaient de nouveaux revers. Les forces du dirigeant Mouammar Kadhafi ont repris le site pétrolier de Ras Lanouf et progressé vers Brega.
"Ceux qui pensaient que le pétrole libyen allait revenir dans les tuyaux rapidement vont probablement être déçus", a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.
Les investisseurs continuaient par ailleurs à surveiller ce qui se passait dans d'autres pays de la région. En Syrie, le président Bachar al-Assad est resté muet sur la levée de l'état d'urgence, une mesure hautement symbolique.
Cette première intervention publique depuis le début de la contestation en Syrie le 15 mars a profondément déçu les protestataires qui ont annoncé la poursuite des manifestations.
rp
(AWP/31 mars 2011 06h21)