Menu
A+ A A-

Face à l'enlisement en Libye, le marché redoute une crise prolongée

prix-du-petrolesynthèse:readmore>

Londres - Alors que les violences en Libye prennent des allures de guerre civile, le marché pétrolier redoute une crise prolongée qui affecterait les approvisionnements mondiaux et imposerait un recours aux stocks stratégiques de brut, de quoi catapulter le baril à plus de 200 dollars.

La révolte en Libye a entraîné l'interruption des deux tiers de la production pétrolière du pays, et l'intensification des combats entre les forces du colonel Kadhafi et les insurgés hostiles à son régime, pourrait ouvrir la voie à des perturbations durables du marché, estiment les analystes.

"Les compagnies pétrolières étrangères, qui ont évacué leurs employés et suspendu leurs opérations, pourraient être réticentes à redémarrer leur production en Libye si l'environnement politique y reste instable", ont fait valoir les analystes de Barclays Capital.

Or, "les spéculateurs ne misent plus seulement sur une poursuite du chaos en Libye, mais aussi sur des troubles en Arabie saoudite", dont la situation est très surveillée, ajoute Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, a connu vendredi dernier des manifestations de faible ampleur, et pourrait pâtir de la contagion des forts mouvements de contestation des pays voisins, en particulier Bahreïn.

Dans ce contexte, même en cas d'apaisement en Libye, "si un autre pays arrête sa production, ou tout simplement si la menace d'une telle interruption venait à surgir, les prix s'envoleront au-delà de 150 dollars", observe David Hufton, du courtier PVM.

"Si c'est en Arabie saoudite, ils vaudront même davantage", précise-t-il.

Un scénario de la banque Nomura envisage un baril grimpant jusqu'à 220 dollars en cas de graves troubles en Algérie.

Mardi après-midi, le baril s'échangeait à 105,57 dollars à New York et à plus de 114 dollars à Londres.

Alors que le spectre d'une pénurie hante les marchés, "la demande physique (des pays consommateurs, soucieux de renforcer leurs stocks) augmentera plus que ce que représentent les pertes réelles de production", poursuit M. Hufton.

Le ministre saoudien du Pétrole Ali al Nouaïmi a pour sa part assuré mardi que l'offre de brut était "très adaptée" aux besoins des marchés mondiaux, et indiqué que le royaume avait une capacité de production supplémentaire de 3,5 millions de barils par jour (mbj) si nécessaire.

L'Arabie saoudite a certes accru sa production, mais pourrait ne pas être à même de remplacer le brut libyen, très léger et à faible teneur en soufre ("light sweet"). Du pétrole de même qualité se retrouve en Algérie et au Nigeria, pays qui ne sont pas non plus exempts de tensions.

"C'est peut-être au Nigeria (premier producteur africain, ndlr) que réside le principal risque d'une nouvelle rupture d'approvisionnement" après la Libye, avertit ainsi Barclays Capital, notant les risques d'une hausse des attaques des infrastructures énergétiques avant les élections présidentielles d'avril.

Du côté des pays consommateurs, "les stocks américains sont surabondants, mais ce n'est pas le cas partout. Fin janvier, les stocks de brut en Europe étaient à leur plus bas niveau depuis 6 ans pour cette époque de l'année", souligne de son côté le centre d'études CGES.

Selon lui, "l'important recul des stocks pétroliers mondiaux" au deuxième semestre 2010 s'explique par une consommation robuste, tirée par une très solide demande asiatique, en particulier en Chine.

Cette demande pourrait ralentir face à la flambée des prix du brut, mais ne devrait pas diminuer pour autant, renchérissait Mark Williams, économiste de Capital Economics.

Signe d'une anxiété croissante, la Maison-Blanche a indiqué dimanche réfléchir à un recours aux réserves stratégiques des Etats-Unis, une mesure habituellement prise en dernier ressort.

Au total, les réserves des pays de l'AIE correspondent à quelque 90 jours de leurs besoins d'importations

"Sur les marchés du pétrole, cette année sera celle de tous les périls", conclut Barclays Capital.

rp

(AWP/08 mars 2011 18h00)

Commenter Face à l'enlisement en Libye, le marché redoute une crise prolongée



    Communauté prix du baril


    Le pétrole en Libye

    Voir toutes les nouvelles du pétrole en Libye

    mardi 27 août 2024

    Pétrole libyen: l'ONU et les USA appellent débloquer la situ…

    Tripoli: L'ONU et les Etats-Unis ont appelé mardi les acteurs politiques en Libye à une réunion "urgente" pour désamorcer la crise autour...

    dimanche 21 janvier 2024

    Libye: reprise de la production pétrolière sur un site majeu…

    Tripoli: La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé dimanche la reprise de la production pétrolière sur l'un des plus...

    lundi 13 juin 2022

    La Libye perd 1,1 million de barils par jour en fermant la q…

    Tripoli: La Libye perd sa production de pétrole au rythme de 1,1 million de barils par jour, a déclaré le ministre libyen...

    Les dernières actualités des prix du pétrole

    mardi 19 novembre 2024 à 21:20

    Le pétrole termine stable, pris dans des vents géopolitiques…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé à un niveau proche de l'équilibre mardi, poussés par l'aggravation des tensions entre...

    mardi 19 novembre 2024 à 17:20

    Le pétrole balloté par des vents géopolitiques contraires

    New York: Les cours du pétrole oscillent mardi, poussés par l'aggravation de la situation en Ukraine, mais retenus par l'engagement de l'Iran...

    mardi 19 novembre 2024 à 13:30

    🇪🇺 Le système financier pas à l'abri de chocs liés à la déca…

    Francfort: Les pertes liées à un désinvestissement massif dans les industries carbonées auraient un impact limité sur le système financier en zone...

    mardi 19 novembre 2024 à 11:25

    Le pétrole baisse légèrement avec la reprise de l'activité d…

    Londres: Les cours du pétrole baissent légèrement mardi avec la reprise partielle de la production du champ pétrolier norvégien de Sverdrup, en...

    lundi 18 novembre 2024 à 21:35

    Le pétrole bondit, stimulé par des perturbations en Norvège …

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé en forte hausse lundi, aiguillonnés par un l'arrêt du principal champ norvégien et...

    lundi 18 novembre 2024 à 17:45

    ⛽️ Les prix de l'essence en baisse, le diesel en hausse

    Carburants: Les prix de l'essence repartaient à la baisse la semaine passée, seul le diesel augmentait. Quant au cours moyen de clôture du Brent, il atteignait...

    lundi 18 novembre 2024 à 16:55

    Le pétrole en hausse, arrêt de production du principal site …

    New York: Les cours du pétrole grimpent lundi après-midi, après l'arrêt du champ pétrolier norvégien de Sverdrup, en Mer du Nord, à...

    lundi 18 novembre 2024 à 11:25

    Le pétrole déprimé par la faiblesse de la demande en Chine

    Londres: Les cours du pétrole hésitent lundi, oscillant entre légère baisse et hausse prudente, avec des prix qui ont lourdement chuté la...

    vendredi 15 novembre 2024 à 21:53

    Le pétrole tombe, craintes d'un surplus et d'une faible dema…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont chuté vendredi, toujours lestés par les inquiétudes des opérateurs quant à un possible surplus...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Vendredi 15 novembre 2024 En octobre 2024, le cours moyen du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. daté s’établit à 75,63 $, représentant le deuxième plus bas de 2024. Son niveau de prix marque une baisse significative par rapport à son pic de 89,94 $ atteint en avril (-14,31 $ soit -15,91 %), avec une moyenne annuelle de 81,81 $ par baril.

    📈 Le conflit au Proche-Orient peut entraîner un choc sur les matières premières

    Le lundi 30 octobre 2023

    Washington: La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, pourrait provoquer un nouveau choc de prix sur les matières premières, a alerté lundi la Banque mondiale (BM), dans son dernier rapport qui y est consacré.

    Lire la suite

    📉 Citi prédit une baisse de 20% du prix du pétrole d'ici 2025, sous les 60 dollars

    Le jeudi 13 juin 2024

    New York: Les analystes de Citi, l'une des plus grande institution financière au monde, prévoient une chute significative des cours du pétrole d'ici 2025, anticipant que le prix du baril de Brent descendra à 60 dollars, soit une diminution de plus de 20 % par rapport aux prévisions actuelles.

    Lire la suite

    📈 Blocus d'Ormuz pendant un mois : Le scénario catastrophe d'un baril à 350 dollars

    Le jeudi 10 octobre 2024

    Ormuz: La menace d'une perturbation dans le détroit d'Ormuz, l'une des voies de transit pétrolier les plus stratégiques au monde, refait surface alors que la tension géopolitique entre Israël et l'Iran s'intensifie. Un éventuel blocus iranien de cette voie maritime cruciale, reliant le golfe Persique à la mer d'Arabie, pourrait entraîner une flambée des prix du pétrole, dépassant facilement les 100 dollars par baril, préviennent les analystes.

    Lire la suite