Le brut cherche une direction, le marché scrute toujours l'Egypte
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 99,95 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, prenant 12 cents par rapport à la clôture de vendredi, juste sous la barre des 100 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 63 cents à 88,40 dollars.
Le baril de brut était monté jusqu'à 103,37 dollars jeudi à Londres, son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008, porté par des inquiétudes croissantes sur la situation en Egypte, où des affrontements meurtriers avaient éclatés lors se manifestations contre le président Hosni Moubarak.
Au 14e jour du mouvement lundi, des manifestants ont bloqué lundi l'accès des fonctionnaires à un édifice gouvernemental situé sur la place Tahrir au Caire devenue le lieu symbolique de la contestation, que les groupes de jeunes à l'origine du mouvement ont assuré dimanche qu'ils ne quitteraient pas tant que le président n'aurait pas démissionné.
"Les troubles en Egypte ont un impact sur le comportement des investisseurs spéculatifs, qui misent de plus en sur une hausse des prix du pétrole sur fond d'incertitudes sur les effets possibles sur l'offre de brut", commentaient les analystes de Commerzbank.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Proche-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
De plus, les investisseurs continuent de craindre que les mouvements de contestation, qui ont déjà touché la Tunisie et l'Egypte ne s'étendent à d'autres pays de la région, où se trouvent les plus gros producteurs mondiaux de brut.
Le baril pourrait même monter jusqu'à 110 dollars, estimaient les experts Commerzbank, qui se demandaient si l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) resterait sans rien faire face à une telle hausse.
Cependant, l'Opep s'est déjà dite prête à réagir au cas où la crise égyptienne affecterait l'offre mondiale de brut, des propos de nature à tempérer les inquiétudes des investisseurs.
De son côté, le prix du brut new yorkais pliait sous le poids d'une demande toujours en berne aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.
Et cette situation ne devrait pas s'arranger alors qu'à court terme "les prévisions météorologiques anticipent des températures plus chaudes que les normales de saison, s'éloignant toujours plus du pic hivernal de la demande", observait Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
sm
(AWP/07 février 2011 18h30)