Quatrième séance de baisse de suite pour le brut à New York
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 86,94 dollars, en baisse de 54 cents par rapport à la veille.
Il accumule près de quatre dollars de pertes sur les quatre dernières séances.
A Londres par contre, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 67 cents à 99,92 dollars.
"Les nouvelles en provenance de Chine ont constitué l'événement du jour" sur le marché pétrolier, a observé Matt Smith, de Summit Energy.
La banque centrale chinoise a annoncé un relèvement de 25 points de base des taux d'emprunt à un an et de rémunération des dépôts à un an, afin de contenir le volume des prêts accordés par les banques et maîtriser l'inflation.
"L'économie (du pays) est en surchauffe", estimé Tom Bentz, de BNP Paribas. "La Chine est le deuxième pays consommateur de pétrole dans le monde, donc tout ce que ses dirigeants font pour ralentir l'économie aura un effet sur la demande".
"La crainte, c'est que les autorités chinoises n'augmentent trop les taux et que cela ne ralentisse la croissance plus que ce qu'ils avaient prévu", a expliqué de son côté Matt Smith. "Si cela arrivait, cela aurait un effet sur la demande de brut plus tard dans l'année".
Pour autant, cette nouvelle n'a pas eu d'effet sur les marchés boursiers, en hausse en fin de séance à New York, ni sur le marché des changes, a ajouté l'analyste, ce qui a permis aux cours d'effacer une partie de leurs pertes.
Ils sont même passés dans le vert, brièvement à New York, "en partie à cause de rumeurs concernant le canal de Suez", où des ouvriers auraient entamé un mouvement social, a rapporté M. Smith.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais contrôle ce canal par lequel transitent plus d'un million de barils de brut par jour. Il constitue un des principaux passages pour le transport pétrolier entre le Moyen-Orient et l'Europe.
Dans son rapport mensuel, l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a laissé pratiquement inchangé ses prévisions de demande et de prix pour le pétrole en 2011 et 2012, mais a souligné les incertitudes entourant la situation au Proche-Orient.
"Même si l'Egypte n'est pas un fournisseur important de pétrole brut et de gaz naturel sur les marchés internationaux, la récente révolte dans ce pays fait craindre une contagion à d'autres pays de la région, qui jouent un rôle plus important" dans le secteur, prévient cette agence gouvernementale.
Les cours du brut sur le marché new-yorkais restent par ailleurs pénalisés par l'abondance des stocks de brut aux Etats-Unis.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoient une nouvelle progression, de 2,3 millions de barils, dans les chiffres hebdomadaires qui doivent être publiés mercredi.
Ils tablent par ailleurs sur une hausse de 2 millions de barils des stocks d'essence et sur un recul de 1,2 million de baril pour les produits distillés (dont fioul de chauffage et gazole).
rp
(AWP/09 février 2011 06h20)