Dépôt pétrolier de l'Espiguette: la justice réclame au préfet un plan d'intervention
Le tribunal administratif a annulé l'arrêté préfectoral de mai 2016 dispensant de PPI ce dépôt classé Seveso "seuil haut", estimant "qu'il ressortait de l'étude réalisée par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques en 2013, que des dangers graves dépassaient, certes de manière faible, les limites de l'emprise du site".
Il a cependant autorisé la poursuite de l'exploitation jugeant que "l'enquête publique n'était entachée d'aucune irrégularité de nature à vicier la procédure" et que "le public avait été suffisamment informé des dangers encourus".
C'est en participant à une enquête publique en 2015 que certains habitants ont appris l'existence de ce dépôt vieillissant et formé l'association "Comité d'alerte pour l'Espiguette" (Cape) à l'origine de deux recours, avec l'aide de l'avocate spécialiste des dossiers environnementaux et sanitaires, l'ancienne magistrate Marie-Odile Bertella-Geffroy.
"La seule façon d'assurer la sécurité des personnes et de préserver l'environnement est de minimiser les facteurs de risques et de procéder à la fermeture du dépôt d'hydrocarbure", affirmait l'association dans l'un de ses recours.
Le dépôt, sur une vingtaine d'hectares de terrain grillagé au sein d'un écosystème fragile, est constitué de six cuves semi-enterrées à enveloppe simple de 11.000 m3 chacune, dont la construction a été décidée en 1954. Il fait partie d'un réseau d'oléoducs et de dépôts d'hydrocarbures de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (Otan).
Le site reçoit, expédie et stocke notamment des carburéacteurs Jet A1, un liquide hautement inflammable. Le dépôt est alimenté par un pipeline le reliant à la station de pompage haute pression de Noves (Bouches-du-Rhône).
(c) AFP