Pétrole: l'Arabie saoudite prête à augmenter sa production si nécessaire
"En réponse à l'évaluation du président (Donald Trump) concernant un déficit sur le marché du pétrole, le roi Salmane a affirmé que le royaume maintenait une capacité de réserve de deux millions de barils par jour, qui sera utilisée avec prudence si et quand il sera nécessaire afin d'assurer l'équilibre et la stabilité du marché, et en coordination avec ses partenaires producteurs, afin de réagir à toute éventualité", a relevé la Maison Blanche dans un communiqué tard samedi soir.
La Maison Blanche relatait une conversation téléphonique entre Donald Trump et le roi Salmane d'Arabie saoudite.
La Maison Blanche précisait ainsi et relativisait les propos tenus samedi matin par Donald Trump sur Twitter après sa conversation avec le souverain saoudien.
Donald Trump avait tweeté: "Viens de parler avec le roi Salmane d'Arabie saoudite et lui ai expliqué que, en raison des tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela, je demande que l'Arabie saoudite augmente la production de pétrole, peut-être de 2.000.000 de barils, pour combler la différence".
"Les prix sont trop élevés! Il est d'accord", avait-il ajouté.
Peu après ce message, l'agence de presse officielle saoudienne avait fait savoir que l'appel téléphonique avait été initié par le président américain et que les deux hommes avaient évoqué "la nécessité de faire des efforts de façon à préserver la stabilité du marché du pétrole et la croissance de l'économie mondiale".
Les deux dirigeants ont aussi parlé "des efforts des pays producteurs pour combler les éventuelles insuffisances dans les approvisionnements", selon la même source saoudienne.
Selon l'Arabie saoudite et la Russie, cela représenterait une hausse d'"un million de barils par jour", ce qui répondrait à l'augmentation attendue de la demande mondiale.
Le cartel et ses alliés sont liés depuis fin 2016 par un pacte de limitation de la production pour faire remonter les cours. Ce qui a semble-t-il fonctionné puisque le baril de Brent, référence sur le marché mondial, est passé d'environ 50 dollars fin 2016 à plus de 80 dollars en mai.
Mais les experts ont jugé que la hausse décidée il y a une semaine était trop "vague" pour peser de manière importante sur les cours et répondre aux injonctions de Donald Trump de faire baisser les prix pétroliers pour l'été.
Le président américain a régulièrement critiqué l'OPEP ces dernières semaines, l'accusant de ne pas agir.
"J'espère que l'OPEP va augmenter son débit de manière significative. Il faut garder les prix bas!", avait-il notamment tweeté au moment où l'organisation publiait sa décision.
En avril il avait accusé le cartel de maintenir des prix "artificiellement très élevés".
Données très sensibles aux États-Unis dans la mesure où elles influent beaucoup sur le moral de la population, les prix du carburant à la pompe ont fortement augmenté ces derniers mois. Et les Américains se préparent à partir en vacances d'été.
(c) AFP