L'Iran promet un "échec" du plan américain contre son pétrole
"Nous allons assurément faire quelque chose pour mettre en échec ce slogan des États-Unis selon lequel le pétrole de l'Iran doit être endigué", a déclaré le premier vice-président iranien, Eshagh Jahangiri, dans un discours retransmis sur la télévision d'État.
"Le gouvernement a un plan [...] et nous sommes certains qu'avec la grâce de Dieu, nous serons capable de vendre notre pétrole autant que de besoin", a ajouté M. Jahangiri.
Le 4 novembre doit marquer la date du retour en vigueur des sanctions américaines contre le secteur énergétique iranien.
Les Européens, qui affirment leur attachement à l'accord, dialoguent avec l'Iran pour essayer de conserver l'adhésion de la République islamique. Parmi les conditions posées par l'Iran pour rester après le retrait américain, Téhéran exige des garanties lui permettant d'écouler tout le pétrole que l'Iran souhaite exporter.
M. Trump a assuré samedi que l'Arabie saoudite avait, à sa demande, accepté d'augmenter sa production de pétrole, "peut-être de 2.000.000 de barils (par jour), pour combler la différence" due aux "tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela" et empêcher que les prix montent.
"Violation"
"Maintenant ils supplient les Saoudiens d'augmenter [leur production] de pétrole de façon que si la part de l'Iran diminue, rien ne se passe sur le marché mondial. Ils pensent que c'est aussi simple que cela, et que d'un seul coup l'Arabie va augmenter de quelque millions de barils de pétrole" par jour, a commenté M. Jahangiri
"Dans ce combat, tout pays qui voudra prendre la place de l'Iran sur le marché pétrolier se rendra coupable de haute trahison contre la nation iranienne [...] et paiera assurément un jour le prix de cette trahison", a-t-il ajouté sans plus de détail.
Les deux pays sont membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les membres du cartel sont convenus le 22 juin d'augmenter collectivement leur production d'un million de barils par jour afin d'éviter une "surchauffe" du marché alors que les prix de l'or noir montent.
Lors de cette réunion, "nous ne sommes pas parvenus à la moindre décision concernant l'attribution de tout ou partie de la production d'un pays membre à un autre", écrit le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zangeneh, dans une lettre aux instances dirigeantes de l'OPEP.
Sans nommer l'Arabie saoudite, M. Zangeneh écrit que "toute augmentation de la production d'un Etat membre qui irait au-delà de ce qui est stipulé dans les décisions de l'OPEP" adoptées le 22 juin "constituerait une violation de l'accord".
Publiée par Shana, l'agence du ministère du Pétrole iranien, la lettre demande au président de l'OPEP de "rappeler" aux États membres "de respecter leurs engagements [...] et de s'abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de saper l'unité et l'indépendance de l'OPEP".
"Les décisions de l'OPEP n'autorisent en aucune manière l'un de ses pays membres à répondre à une demande de hausse de la production réclamée par les États-Unis dans un but politique, et clairement affirmé, visant à nuire à l'Iran", ajoute le ministre.
(c) AFP