Keystone XL et Dakota Access Pipeline, deux projets d'oléoducs contestés
- Keystone XL, épouvantail environnemental
Porté par le groupe canadien TransCanada, ce projet vise à étendre l'oléoduc Keystone afin d'accélérer l'acheminement de pétrole en provenance des sables bitumineux de l'Alberta (dans l'Ouest du Canada) vers le Golfe du Mexique.
Après avoir obtenu en 2012 un nouveau tracé évitant des réserves naturelles, les associations écologistes ont concentré leurs critiques sur le type de pétrole acheminé: les sables bitumineux de l'Alberta nécessitent une extraction énergivore et productrice d'un grand volume de gaz à effet de serre.
Les opposants ont également rappelé que Keystone avait connu une douzaine de fuites dès sa première année d'exploitation.
Le débat portait également sur les mérites du projet. Selon TransCanada, le projet, en permettant de transporter 830.000 barils de brut par jour, permettrait de réduire la dépendance énergétique américaine de 40% envers le Venezuela et le Moyen-Orient.
Les opposants récusaient un tel impact en affirmant que la majorité du pétrole acheminé vers les raffineries aurait en réalité été exporté vers l'Europe et l'Amérique Latine.
Après des mois de tergiversations, le président Barack Obama leur avait donné raison et rejeté le projet en novembre 2015 au motif qu'il ne renforcerait pas la "sécurité énergétique" des Etats-Unis.
- Dakota pipeline, le courroux sioux
Etendu sur quatre Etats du nord américain et près de 1.900 kilomètres, ce pipeline vise à transporter l'or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois.
Selon ses promoteurs, il permettrait de réduire les coûts de transport du pétrole et offrirait ainsi aux producteurs américains une opportunité de concurrencer davantage leurs rivaux canadiens.
Mais le projet à 3,8 milliards de dollars a soulevé un vaste mouvement de protestation portée par la tribu sioux de Standing Rock qui assure que l'oléoduc traverse des terres sacrées et risquerait de polluer un lac qui est sa principale source d'approvisionnement en eau.
De son côté, l'exploitant du projet, Energy Transfer Partners, a tenté de déminer les attaques en assurant que le tracé avait été décidé après consultations avec des dizaines de tribus et des experts archéologiques.
(c) AFP