Le pétrole monte toujours, dans un marché préoccupé par l'Irak
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 114,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 58 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 15H30 GMT, le Brent est monté jusqu'à 115,10 dollars le baril, un nouveau plus haut depuis le 9 septembre 2013.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet gagnait 12 cents, à 106,09 dollars.
La situation en matière de sécurité en Irak continue de se détériorer, les insurgés et les forces gouvernementales se battant pour des actifs énergétiques stratégiques, ce qui soutenait les prix du brut, indiquaient les analystes de Barclays.
L'armée irakienne a affirmé jeudi avoir repris le contrôle total de la principale raffinerie du pays à Baïji (200 km au nord de Bagdad) après plus de 24 heures de combats contre les assaillants qui voulaient s'en emparer, selon des responsables et des témoins.
Il s'agit d'un rare succès des forces armées après leur déroute totale aux premiers jours de l'offensive lancée le 9 juin par les insurgés menés par les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont réussi à prendre de larges parties de quatre provinces et sont désormais à une centaine de kilomètres de Bagdad.Cependant, incapables d'enrayer seules l'avancée des insurgés, les autorités irakiennes ont officiellement demandé aux États-Unis de mener des frappes aériennes, deux ans et demi après le retrait de leurs troupes d'Irak après un lourd engagement de huit ans.
Il semble qu'une intervention américaine en Irak prendra du temps à se matérialiser, donc pour l'instant le marché continue de craindre des interruptions de l'offre, soulignaient les analystes d'IG.
Jusqu'ici, il n'y a pas eu d'attaques sur les sites énergétiques du sud (d'où partent 90% des exportations irakiennes de brut, ndlr) mais le sud du pays n'est pas hors d'atteinte géographique des groupes extrémistes cherchant à déstabiliser le gouvernement, prévenaient les analystes de Barclays.
Pour Christophe Dembik, analyste chez Saxo Banque, on ne peut pas exclure qu'en cas de perte de contrôle plus importante de la part du gouvernement central, on assiste à (une montée des cours) en direction du point haut de 2012, vers les 130 dollars.
Dans notre scénario le plus pessimiste, la hausse pourrait être, en l'espace de quelques semaines, de l'ordre de 20 dollars, causant une perturbation considérable de la reprise économique internationale, prévenait-il.
Deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour.