L'escalade des tensions en Irak fait bondir le pétrole de 2 dollars à New York
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet s'est hissé à 106,53 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 18 septembre 2013 en clôture, grimpant de 2,13 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours du Brent de la mer du Nord pour même échéance, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, évoluaient également à leur plus haut niveau en neuf mois.
Cette flambée des prix est entièrement liée à l'Irak, a commenté Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
En effet, l'escalade des tensions géopolitiques en Irak a ajouté une nette prime de risque sur les prix, faisant peser des craintes sur l'approvisionnement en brut du plus important producteur de pétrole du Moyen-Orient après l'Arabie saoudite, a expliqué Bart Melek, de TD Securities.
Des insurgés menés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, jihadistes sunnites) ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine, s'emparant de larges territoires du nord de l'Irak et de la deuxième ville du pays Mossoul, mardi. Faisant face à très peu de résistance sur le terrain, ils étaient jeudi à moins de 100 km de Bagdad.Craignant un assaut contre Kirkouk, les forces kurdes en ont profité pour prendre le contrôle total de cette ville pétrolière que se disputent depuis des années la région autonome du Kurdistan et le gouvernement central.
Face à la tourmente, le président américain Barack Obama a affirmé que son équipe de sécurité nationale étudiait toutes les options. Les Etats-Unis, qui ont retiré fin 2011 leurs troupes d'Irak après huit ans d'engagement, pourraient ainsi envisager des frappes menées par des drones, avait indiqué plus tôt un responsable américain.
Le Conseil de sécurité de l'ONU tenait lui à huis clos des discussions sur cette offensive fulgurante.
Bien que la menace sur la production en brut n'apparaisse pas imminente, l'inquiétude est qu'elle se précise à court terme si les insurgés marchent sur Bagdad, a expliqué M. Melek.
L'Irak a mis plus de 10 ans à faire monter sa production jusqu'à 3,3 millions de barils par jour, contre 1,25 au début de la dernière guerre du Golfe, avec l'intervention américaine en Irak en 2003, et tout cela pourrait être perdu très vite si le gouvernement central à Bagdad est renversé, avec la fuite des capitaux étrangers, a commenté de son côté M. Larry.