Le pétrole grimpe, porté par la flambée de violence en Irak
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est l'avant dernier jour de cotation, valait 112,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,16 dollars par rapport à la clôture de mercredi. Le baril de Brent est monté jeudi vers 12H30 GMT à 112,34 dollars, son niveau le plus élevé depuis début mars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,49 dollar, à 105,89 dollars, après être monté vers 12H30 GMT à 106,53 dollars, son niveau le plus élevé en près de neuf mois.
Les courtiers ont les mots +Irak+ et +guerre civile+ faire les gros titres et ont dûment fait s'envoler les cours du pétrole, observait Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Les jihadistes avançaient jeudi vers la capitale Bagdad, après avoir pris de larges territoires du nord de l'Irak où ils ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine.
Depuis mardi, ces combattants islamistes, exclus du réseau Al-Qaïda car jugés trop radicaux, se sont emparés, dans le nord du pays, de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites.Mercredi, ils ont pris Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, et avançaient vers la capitale.
Les forces kurdes irakiennes ont pris jeudi le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, située à 240 km au nord de Bagdad, afin de la protéger d'un possible assaut des insurgés.
Pour l'instant, le marché du pétrole ne s'inquiète pas excessivement, mais cela pourrait rapidement changer si les rebelles continuent d'avancer et venaient à menacer la production de pétrole dans le sud du pays, d'où sort plus de deux fois ce que produit la Libye en temps normal, notaient les analystes de Commerzbank, prévenant qu'il est quasiment impossible de compenser une telle interruption dans l'offre.
Si la Libye ne produit actuellement que moins de 200.000 barils de pétrole par jour du fait de blocages sur ses installations depuis l'été dernier, ses capacités normales de production s'établissent à 1,5 million de barils par jour (mb/j).
Dans ce contexte, les investisseurs faisaient peu de cas de l'annonce mercredi du maintien, comme attendu, à 30 mb/j du quota de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Pour M. Beauchamp, si l'impact à court terme était limité, la crainte pour le long-terme est l'impact de la hausse des prix du pétrole sur l'inflation notamment en zone euro et aux États-Unis.
Ainsi, aux États-Unis, l'accélération de l'inflation risquerait de devenir incontrôlable et de pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à agir, prévenait M. Beauchamp.
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