Les exportations de brut irakien à leur plus bas niveau depuis 16 mois
En juillet, l'Irak a engrangé 7,3 milliards de dollars en exportant 72 millions de barils, soit quelque 2,32 millions de barils par jour, le plus bas niveau depuis mars 2012.
Les champs pétrolifères du sud du pays ont fourni 2,14 millions de b/j d'exportations, tandis que Kirkouk, dans le nord du pays, exportait 168.000 b/j par oléoduc et 12.000 b/j par camions à destination de la Jordanie.
Aucune raison n'a été fournie pour expliquer la baisse des exportations, mais outre les problèmes techniques, certaines installations, tel l'oléoduc qui relie Kirkouk à la Turquie, sont régulièrement prises pour cible par des extrémistes.
La production de brut en juillet était de 3,25 millions de b/j, comparé à 2,94 millions de b/j à la même période l'an dernier, selon le ministère.
Ces chiffres ne prennent pas en compte la production de la région autonome du Kurdistan dont les autorités ont récemment signé plusieurs accords de prospection pétrolière avec des compagnies étrangères, contre l'avis du gouvernement central de Bagdad, qui les juge illégaux.
Les diplomates et les spécialistes estiment que les problèmes entre Bagdad et la région autonome kurde, dotée d'une grande partie des réserves de brut de l'Irak, sont l'une des plus lourdes menaces pesant sur la stabilité à long terme de ce pays.
Selon Assem Jihad, le porte-parole du ministère du pétrole, l'Irak entend prochainement construire un second oléoduc au Kurdistan, pour relier sur 300 kilomètres le centre pétrolier de Kirkouk à la frontière turque.
Neuf compagnies étrangères ont déjà soumis des offres et nous espérons en recevoir d'autres, a déclaré M. Jihad à l'AFP.
Le nouvel oléoduc, d'une capacité de 600.000 b/j, sera construite en parallèle à celui déjà existant, a-t-il précisé.
L'Irak a besoin d'un nouvel oléoduc au nord parce que celui en place est vieux et a fait l'objet de sabotages répétés, et parce que nous avons besoin d'augmenter le niveau d'exportation, a indiqué M. Jihad.
Les exportations de brut assurent la quasi totalité des revenus du pays.
Le potentiel pétrolier de l'Irak est très important : au coude-à-coude avec l'Iran pour la position de deuxième producteur de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le pays possède 9% des réserves mondiales d'or noir, selon la BP Statistical Review of World Energy.
L'Irak ambitionne de porter sa production à 4,5 m b/j fin 2014 et à 9 m b/j en 2020, mais cet objectif est jugé trop ambitieux par certains observateurs du fait du besoin de nouvelles infrastructures.
l'Agence internationale de l'énergie (AIE) envisage une production irakienne de 6 m b/j en 2020.
bur-fc/az
(©AFP / 07 août 2013 13h56)