Le brut reprend sa hausse, toujours à cause de la Libye
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,45 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 66 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 61 cents, à 102,52 dollars.
"La crise libyenne continue de peser sur des marchés très volatils", notaient les analystes de JBC Energy, selon lesquels la baisse des cours observés jeudi "reflétaient plus des prises de bénéfice qu'autre chose".
Offrant un bref répit aux marchés après avoir approché leurs plus hauts niveaux depuis septembre 2008, les cours du baril s'étaient repliés avec l'annonce d'un entretien entre le président vénézuélien Hugo Chavez et le colonel Kadhafi sur l'envoi d'une mission internationale de paix en Libye.
La Ligue arabe a affirmé qu'elle étudiait cette offre, mais l'opposition libyenne l'a catégoriquement rejetée.
"Même si l'offre vénézuélienne de médiation a aidé à faire baisser les cours jeudi, il était difficile de croire qu'elle allait vraiment aider en quoi que ce soit", ironisaient les experts de la banque SEB. "Nous pensons que la situation va commencer par empirer avant une éventuelle amélioration", ajoutait un de ses analystes, Bjarne Schieldrop.
Des affrontements étaient encore signalés vendredi en Libye, les forces du colonel Kadhafi ayant notamment visé une base militaire aux mains des rebelles près d'Ajdabiya (est), qui représente un noeud de communications, sans faire ni victime ni dégât.
Les abords de la ville de Brega, un important site pétrolier, ont été le théâtre mercredi de violents combats qui ont fait une vingtaine de morts.
La production de pétrole du pays a diminué de moitié, à 800'000 barils par jour, selon la compagnie pétrolière gouvernementale NOC (Libyan National Oil Corporation).
Les experts du secteur notaient toutefois la volonté apparente des deux bords d'épargner les infrastructures de l'industrie pétrolière.
Olivier Jakob, de Petromatrix, estimait pour sa part qu'il fallait suivre en priorité la situation en Arabie saoudite, après un appel à un rassemblement lancé sur la Toile et où d'éventuels troubles auraient un impact considérable sur le marché pétrolier.
Autre élément propre à soutenir les cours du brut, les opérateurs attendaient la publication dans la journée du rapport mensuel américain sur l'emploi et le chômage. Ils tablaient sur de bons chiffres, un signal positif sur les perspectives de l'économie mondiale et donc pour la demande en pétrole.
Le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, a tenté jeudi de calmer les tensions sur les marchés en assurant que les producteurs de pétrole disposaient d'une marge "considérable" pour assurer un approvisionnement normal.
Mais un autre responsable américain avait livré peu auparavant un autre avis, propre au contraire à alarmer les opérateurs: le risque d'un "choc pétrolier durable" est bien réel, a ainsi estimé un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), Dennis Lockhart.
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(AWP/04 mars 2011 12h30)