En hausse, aidé par l'Iran, le marché scrute les élections en Italie
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 114,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 64 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, gagnait 17 cents à 93,30 dollars.
Pendant une grande partie des échanges européens, "un fléchissement du dollar a contribué à tirer vers le haut les prix du pétrole", les achats de brut libellés dans la monnaie américaine devenant ainsi plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises, observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
A l'unisson des places boursières, le marché du pétrole a par ailleurs profité initialement d'un regain d'optimisme des opérateurs alimenté par l'espoir de voir la coalition de gauche menée par le chef du Parti démocrate Pier Luigi Bersani remporter les élections législatives en Italie, et poursuivre les réformes mises en place par le gouvernement de Mario Monti.
Mais la diffusion d'estimations donnant un avantage au Sénat à la coalition de droite menée par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi a refroidi les investisseurs, effrayés par la perspective de majorités opposées à la Chambre et au Sénat.
Dans la foulée, et "parallèlement à un fort mouvement de vente sur les Bourses et d'une remontée du dollar, les prix du pétrole ont abandonné une partie de leurs gains", notait M. Hewson.
Le marché du brut restait cependant aidé par les inquiétudes persistantes des opérateurs sur l'issue des négociations entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), interrompues mi-2012, et qui doivent reprendre mardi.
"Ces tensions géopolitiques soutiennent les cours du pétrole, car il est peu probable que les négociations de mardi entre le groupe 5+1 et Téhéran aboutissent à des avancées notables sur le dossier du nucléaire iranien", que les occidentaux soupçonnent d'avoir des visées militaires, soulignait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Les cours du baril avaient déjà amorcé vendredi un timide rebond, alimenté par des achats à bon compte après une dégringolade de plus de 4,50 dollars au cours des séances de mercredi et jeudi.
Les analystes du cabinet JBC Energy expliquaient d'ailleurs cette chute temporaire par une correction technique après un mouvement d'achats excessifs de la part des investisseurs spéculatifs fin janvier et début février, "plutôt que par un changement dans les fondamentaux (offre et demande) du marché pétrolier".
Dans ce contexte, "le net repli en février de l'indice PMI sur l'activité manufacturière en Chine n'est pas parvenu à peser sur les prix du pétrole", dans un marché "convaincu que la demande pétrolière de la Chine (deuxième pays consommateur, ndlr) va continuer de croître" dans les prochains mois, observaient les analystes de Commerzbank.
L'expansion de la production manufacturière en Chine est tombée en février à son plus bas niveau en quatre mois, selon un indicateur provisoire publié lundi par la banque HSBC.
ds
(AWP / 25.02.2013 18h45)