Le brut grimpe, toujours soutenu par les tensions entre Syrie et Turquie
Vers 10h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 115,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 55 cents à 91,80 dollars.
"Les prix restent tirés vers le haut par les tensions géopolitiques", et notamment "la crainte que les tensions persistante à la frontière entre la Turquie et la Syrie ne finissent par menacer les approvisionnements de pétrole irakien qui transitent" dans la région, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Depuis le bombardement mercredi dernier du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens qu'ils attribuent aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
Les tensions entre les deux pays ont été exacerbées mercredi par l'interception d'un avion de ligne syrien par l'armée de l'air turque, qui soupçonnait l'appareil de transporter des armes.
Le marché est attentiste, et "guette tous les nouvelles informations sur les tensions entre Syrie et Turquie", observait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, notant qu'une incursion de l'armée turque en territoire syrien était redoutée par le marché.
Cependant, la hausse des cours jeudi restait modérée par les inquiétudes persistantes sur la conjoncture économique, après l'abaissement en début de semaines des prévisions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance mondiale.
De son côté, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a relevé très légèrement mercredi ses prévisions de demande mondiale de brut pour 2012 et 2013, mais a prévenu que son pronostic pour 2013 "risque d'être revu à la baisse" en raison de la situation économique incertaine des principaux pays consommateurs.
Dans ce contexte, "les opérateurs vont se tourner jeudi vers les fondamentaux de l'offre et de la demande de pétrole aux Etats-Unis (premier consommateur de brut de la planète, ndlr), le Département américain de l'Energie (DoE) devant publier jeudi ses chiffres hebdomadaires sur les stocks pétroliers" du pays, indiquait M. Kryuchenkov.
Ces chiffres, d'habitude diffusés le mercredi, sont publiés cette semaine avec un jour de décalage en raison d'un lundi férié aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une augmentation de 600'000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis, lors de la semaine achevée le 5 octobre.
Ces stocks avaient enregistré un recul de 2,9 millions de barils lors des deux semaines précédentes, après avoir bondi de plus de 10 millions de barils sur la première quinzaine de septembre.
En revanche, les réserves d'essence sont quant à elles attendues en baisse de 400'000 barils par les analystes, et celles de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 600'000 barils.
cha
(AWP / 11.10.2012 12h45)