Le brut recule, pénalisé par la Chine et malgré les craintes sur l'offre
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,92 dollars, en baisse de 84 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, perdait 77 cents à 103,11 dollars.
Les cours du baril pâtissaient de l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine en avril, selon un indice PMI provisoire publié lundi par la banque HSBC, ce qui "ravive les incertitudes sur la santé de la deuxième économie mondiale", observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
L'indice PMI des directeurs d'achat de HSBC s'établit provisoirement à 49,1, contre 48,3 au mois de mars, alors qu'un chiffre inférieur au seuil de 50 points indique une contraction de l'activité.
Le marché restait par ailleurs pénalisé par "la morosité de plus en plus évidente" des perspectives de la demande pétrolière aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, où "les achats d'essence pendant la saison estivale des grands déplacements en voiture devrait décevoir, étant donné la faiblesse de l'économie", poursuivait JBC Energy.
Enfin, les craintes toujours vives sur la zone euro continuaient de freiner l'appétit des opérateurs pour les actifs jugés à risque, tels les matières premières, dont les prix reculaient lundi à l'unisson des places boursières et de l'euro.
Le renforcement du dollar contribuait par ailleurs à rendre moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Dans un tel environnement, "les cours du baril perdaient du terrain, et ce en dépit de nouvelles qui auraient dû soutenir les prix, comme l'interruption d'un oléoduc entre l'Irak et la Turquie, en raison de problèmes techniques", soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities.
De même, les opérateurs surveillaient la situation au Soudan, où le principal site d'exploitation pétrolière, dans la zone frontalière disputée de Heglig, a été très endommagé après les combats de ces dernières semaines entre les forces de Khartoum et celles du Soudan du Sud.
"Les perturbations dans la production mondiale continuent d'alimenter les tensions sur le marché du brut. Alors que le différend (entre le Soudan et le Soudan du Sud) a déjà entraîné l'interruption de la production sud-soudanaise de 350.000 barils par jour, l'escalade des violences pourrait désormais compromettre la production de 90.000 barils pompée au Soudan", commentaient les experts de JBC Energy.
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(AWP / 23.04.2012 13h01)