Le brut finit en baisse à New York, le marché suspendu à l'Espagne
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en nette baisse mercredi à New York, se repliant alors que l'Espagne et l'Europe sont à nouveau au coeur des inquiétudes des marchés américains, déçus également par la forte hausse des réserves de brut aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a perdu 1,53 dollar par rapport à mardi, à 102,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 117,97 dollars, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mardi, après être descendu vers 15H30 GMT jusqu'à 116,70 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 février.
"Le marché a ouvert en baisse avec les craintes pour l'Espagne et la baisse s'est creusée avec le rapport du DOE (le département américain de l'Energie) qui a montré que les stocks s'étaient encore nettement renforcés", a résumé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
L'Espagne est dans le collimateur des investisseurs qui doutent de sa capacité à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure, et les craintes d'une contagion de la crise des dettes en zone euro les poussaient à délaisser les actifs jugés plus risqués, tels que les matières premières.
Les cours du baril ont par ailleurs nettement accentué leurs pertes après la publication des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie, qui étaient de nature à alimenter les inquiétudes sur la solidité de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut au monde.
Selon le DoE, les réserves américaines de brut ont grimpé de 3,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 13 avril, une hausse quatre fois supérieure aux attentes des analystes, alors que ces stocks avaient déjà progressé de près de 19 millions de barils sur les trois semaines précédentes.
"La demande reste fragile", a souligné Matt Smith.
Selon Nic Brown, analyste chez Natixis, "cette hausse est le résultat d'importations élevées et continues, ainsi que d'une faible cadence des raffineries, en particulier celles dans le golfe du Mexique qui se préparent à l'inversement de l'oléoduc Seaway".
L'écoulement de ce pipeline, qui relie le golfe du Mexique au plus gros terminal pétrolier du pays, à Cushing (Oklahoma, sud), va être inversé à la mi-mai.
Cette opération vise à désengorger Cushing, pour transporter une partie des réserves surabondantes de brut texan qui y sont entreposés vers les raffineries de la côte du golfe du Mexique. Les stocks surabondants de Cushing pèsent depuis plus de deux ans sur le cours du WTI, celui-ci prenant le brut texan comme référence.
En revanche, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 2,9 millions de barils, près de dix fois plus qu'attendu par les analystes, tandis que les stocks d'essence se repliaient de 3,7 millions de barils, également plus que prévu.
rp
(AWP / 19.04.2012 06h21)