Le brut recule, le marché surveille la zone euro et l'Iran
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, s'échangeait à 114,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 9 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 36 cents à 98,63 dollars. Il s'est hissé à 99,69 dollars en début d'échanges asiatiques, son plus haut niveau depuis fin juillet, avant de battre en retraite.
Le marché restait dominé par la prudence après la nomination dimanche de l'ancien commissaire européen Mario Monti à la tête du gouvernement italien, une nouvelle largement anticipée par les investisseurs.
"Pour les marchés, les changements de gouvernements (en Grèce puis en Italie) peuvent être être bénéfiques à la zone euro, ils peuvent contribuer à faire s'entendre (les responsables européens, ndlr) sur une solution" à la crise des dettes souveraines, notait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Mais les changements de dirigeants ne changent rien aux problèmes énormes auxquels ces pays font face, avec notamment un profond manque de compétitivité" et un endettement massif, tempérait M. Hufton.
Et "l'espoir d'un soutien en dernier ressort de la Banque centrale européenne (BCE) pour racheter davantage d'obligations des pays en difficultés" pourrait s'avérer "excessif", prévenait également l'analyste.
Les prix du pétrole restaient néanmoins soutenus par les inquiétudes sur l'offre, alors que les tensions géopolitiques restaient vives au Moyen-Orient, autour de la Syrie, dont la participation à la Ligue arabe a été suspendue samedi, et autour de l'Iran.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a exprimé de "sérieuses inquiétudes" sur les ambitions militaires du programme nucléaire de Téhéran, dans un rapport publié mardi dernier, alors que des responsables israéliens agitaient depuis plusieurs jours la menace d'une attaque préventive contre l'Iran.
L'Iran, qui pourrait faire l'objet de sanctions occidentales accrues, est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Par ailleurs, "la demande accrue de produits distillés", notamment le fioul de chauffage à l'approche de la saison hivernale, et "l'érosion des réserves de ces produits distillés aux Etats-Unis sont aussi parmi les facteurs de soutien au marché", ajoutait David Hufton.
Les réserves américaines de distillats sont désormais 15% plus faibles qu'il y a un an, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.
Le Brent coté à Londres, moins dépendant du marché nord-américain, ne profitait pourtant pas autant des tensions sur l'offre, alors que les problèmes techniques rencontrés depuis l'été par les plateformes en mer du Nord tendent à se résorber et que la production libyenne, paralysée entre mars et août, redémarre progressivement.
La production de pétrole en Libye a atteint 600'000 barils par jour (bj) et devrait s'élever à 800'000 bj à la fin de l'année, a déclaré dimanche la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC). Avant l'éclatement du conflit en mars, la production libyenne était estimée à 1,6 millions de barils par jour.
tt
(AWP / 14.11.2011 12h46)