Le brut hésite, tiraillé entre les tensions sur l'Iran et l'Italie
Vers 17H00 GMT/18h00 HEC, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 114,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 30 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 51 cents à 96,03 dollars.
Le cours du Brent s'était hissé vers 14H00 GMT jusqu'à 116,48 dollars (+1,92 dollar), un nouveau plus haut depuis début septembre, tandis qu'à New York, le WTI grimpait à un sommet depuis le 1er août, à 96,87 dollars (+1,35 dollar), avant que tous deux ne limitent nettement leur hausse.
Les cours restaient soutenus par un regain de tensions géopolitiques, avant la publication, attendue mardi ou mercredi, d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur l'Iran, qui devrait étayer, selon des sources diplomatiques occidentales, les soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien.
"Ce qui a filtré jusqu'à présent suggère que le pays a fait des avancées importantes dans son programme d'enrichissement d'uranium, plus que nécessaire pour des visées pacifiques", et le rapport de l'AIEA est susceptible de renforcer la pression internationale sur Téhéran, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
La presse israélienne évoque depuis une semaine un débat au sein du gouvernement sur l'opportunité de frappes préventives contre les installations nucléaires iraniennes, et Washington ne cache pas son intention de durcir encore les sanctions occidentales contre l'Iran.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Ces tensions géopolitiques "ont momentanément détourné l'attention du marché des problèmes de la dette dans la zone euro", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Des signes rassurants" en Grèce, où les deux grands partis ont décidé dimanche soir de former un gouvernement d'union nationale, et en Italie, où les investisseurs s'attendaient à un éclaircissement de la situation politique mardi, "ont tiré vers le haut les places boursières et dans leur sillage les prix du pétrole" jusqu'en milieu d'échange européens, notait Mme Sokou.
Mais l'accalmie a été de courte durée: le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a finalement remporté mardi un vote-test à la Chambre des députés grâce à l'abstention de l'opposition, mais a perdu la majorité absolue, un revers qui risque de lui être fatal.
Pour Myrto Sokou, "désormais, l'attention des opérateurs est focalisée sur M. Berlusconi", dont l'éventuelle démission pourrait ouvrir une période de turbulences politiques dans le pays, alors que la confiance des investisseurs à l'égard de celui-ci ne cesse de s'éroder.
"Les taux des obligations italiennes continuent de s'envoler, ce qui suggère que l'Italie entre dans une phase critique où la Grèce et le Portugal ont plongé avant elle. Il est désormais clair que les pare-feux" mis en place par les dirigeants européens pour limiter la contagion de la crise des dettes souveraines "ne sont pas suffisants", commentait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
rp
(AWP / 08.11.2011 18h32)