Le brut recule, inquiétudes sur la demande aux Etats-Unis et en Chine
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 117,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, se repliant de 1,19 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 1,12 dollar à 95,08 dollars.
Après avoir terminé la semaine précédente en forte baisse, les prix du baril continuaient leur repli, plombés par des inquiétudes persistantes sur la santé économique des deux principaux pays consommateurs de brut de la planète, les Etats-Unis et la Chine.
Le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américain, publié vendredi a fait état d'une stagnation des créations d'emplois aux Etats-Unis en juin et d'une remontée contre toute attente du taux de chômage dans le pays.
"Cela a été un choc pour la plupart des opérateurs, qui s'attendaient à des chiffres encourageants (...) et a renforcé les craintes d'un possible retour en récession" de la première économie mondiale, expliquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Un ralentissement de la demande chinoise alimentait par ailleurs lundi la nervosité des investisseurs.
Les importations de pétrole brut du géant asiatique ont baissé d'environ 6% en juin par rapport au mois précédent, tombant à 4,74 millions de barils par jour, leur plus bas niveau depuis octobre, rapportait JBC Energy, se basant sur des statistiques officielles publiées dimanche.
"L'ensemble des importations chinoises a progressé en juin de 19,3% sur un an, la plus faible progression mensuelle depuis 20 mois, ce qui pourrait indiquer un essoufflement de la croissance économique" du géant asiatique, ajoutait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
L'accélération de l'inflation chinoise à 6,4% en juin, son plus haut niveau en trois ans selon un indicateur publié samedi, avivait les préoccupations des opérateurs, qui redoutent de nouvelles mesures de resserrement monétaire propre à ralentir encore davantage la croissance du pays.
Le retournement des cours du baril après deux semaines de forte hausse montre que "si les perspectives de croissance (chez les principaux pays consommateurs) sont mises en doute, alors l'humeur des investisseurs bascule rapidement et on les voit déserter les marchés pétroliers", relevait Tamas Varga.
Les cours pâtissaient de surcroît du sensible renchérissement du dollar face à un euro sous pression, alors que les principaux dirigeants de l'Union européenne (UE) devaient se réunir lundi à Bruxelles sur fond de craintes d'une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro.
L'appréciation du billet vert rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 11.07.2011 12h31)