Canada: la chute du pétrole compromet l'équilibre budgétaire
Jean-Denis Fréchette, ce responsable, indépendant du Parlement, a examiné l'incidence de la baisse des prix du pétrole, dont le Canada est un grand producteur, sur les recettes et les dépenses du gouvernement canadien.
Dans son scénario le plus pessimiste, il conclut que si le baril se maintient à un prix moyen de 48 dollars, le gouvernement ne pourra pas équilibrer son budget pour l'année 2015-2016, et ce même s'il utilisait une réserve de trois milliards de dollars mise de côté pour faire face aux situations imprévues.
Cette réserve ne suffirait pas à combler les pertes attribuables à la baisse des prix du pétrole, écrit-il en prédisant un déficit de 400 millions de dollars en 2015-2016.
Le pétrole, dont le prix a diminué de plus de moitié depuis juin dernier, se transigeait à peine au-dessus de 45 dollars le baril mardi.
En novembre, le ministre canadien des Finances prévoyait un excédent budgétaire de 1,9 milliard de dollars en 2015-2016. Et ces prévisions ne tenaient pas compte du solde de 3 milliards de dollars mis de côté et qui, s'il n'était pas utilisé, devait servir à réduire la dette fédérale. Ce scénario était basé sur un baril à 81 dollars.Le directeur budgétaire du parlement contredit le ministre des Finances Joe Oliver, qui a réaffirmé lundi que le gouvernement conservateur équilibrerait le budget en 2015-2016. Joe Oliver n'a pas exclu de puiser dans la réserve de 3 milliards.
Cette question revêt une importance symbolique pour le gouvernement conservateur de Stephen Harper, au pouvoir depuis 2006, et qui a promis d'équilibrer les finances publiques à temps pour les prochaines élections législatives fédérales, en octobre.
La baisse du pétrole a forcé la semaine dernière la Banque du Canada à réduire son taux directeur d'un quart de point, à 0,75%, et à revoir à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie canadienne.