Le pétrole se maintient en petite hausse, le marché scrute l'Irak
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 113,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de jeudi. Vers 08H00 GMT, le Brent est monté jusqu'à 114,69 dollars, son plus haut niveau depuis le 9 septembre 2013.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 11 cents, à 106,64 dollars. Vers 01H00 GMT, le WTI a grimpé jusqu'à 107,68 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 19 septembre 2013.
Les tensions sur le marché du pétrole ont diminué significativement (vendredi) après-midi, remarquaient les analystes d'IG, pour qui les opérateurs de marché ont préféré prendre des bénéfices avant le weekend.
Mais avec la situation en Irak qui reste peu réjouissante, la tendance haussière reste fermement en place, ajoutaient-ils.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est rendu vendredi dans la ville de Samarra, assiégée par des jihadistes, pour assister à une réunion de sécurité.Les jihadistes qui mènent depuis plusieurs jours une vaste offensive en Irak avaient attaqué cette ville à 110km au nord de Bagdad plus tôt dans la semaine, et se préparaient vendredi, selon des témoins, à lancer un nouvel assaut.
Jusqu'ici la production dans le sud de l'Irak, qui représente 90% des exportations irakiennes de pétrole, n'a pas été affectée par les combats dans le nord et le centre du pays, notaient les experts de Commerzbank.
Toutefois, la forte hausse des prix (du brut) ces deux derniers jours prouve que cette offre de pétrole n'est plus considérée comme sûre, faisaient-ils remarquer, indiquant que sans la production du sud de l'Irak, le marché manquerait de 2,5 millions de barils par jour (mb/j).
Les exportations pétrolières irakiennes se sont en effet élevées à 2,58 mb/j en mai et avaient même atteint 2,8 mb/j en février, un niveau inconnu depuis deux décennies.
Le mois dernier, l'Irak a produit 3,33 mb/j, selon des sources secondaires citées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont ce pays est le deuxième pays producteur derrière l'Arabie saoudite.
Pour les analystes du courtier PVM, il y a une bonne chance que (les champs pétroliers irakien du sud) ne soient pas affectés par les combats mais il y a aussi une chance raisonnable qu'ils le soient.
L'Irak est un danger clair et immédiat. Il pourrait être la source d'une hausse du prix du pétrole et par conséquent d'un choc financier, ajoutaient-ils.
Si le baril devenait trop coûteux, il pèserait sur une croissance économique mondiale encore fragile.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé vendredi que les violences en Irak ne compromettait pas la production pour l'instant.
Si inquiétants que puissent être les récents événements en Irak, ils pourraient ne pas faire peser davantage de risque sur la production pétrolière irakienne dans l'immédiat, pour autant que le conflit ne s'étende pas, a souligné l'AIE dans son rapport mensuel de juin.