Le brut grimpe à un nouveau sommet à New York, le marché rivé à la Libye
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 118,12 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,15 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Il se rapprochait du sommet enregistré le 24 février à près de 120 dollars, qui était son plus haut niveau depuis deux ans et demi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2,18 dollars à à 106,60 dollars, après avoir atteint quelques minutes plus tôt 106,82 dollars, un prix inédit depuis fin septembre 2008.
La situation en Libye, important exportateur de brut vers l'Europe, continuait d'exacerber la fièvre des cours du baril.
"Si les affrontements se transforment en guerre civile sanglante, ils risquent de rendre la production libyenne de brut indisponible pour une période prolongée et d'endommager durablement les installations pétrolières" du pays, estimait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB.
Les forces armées du colonel Kadhafi tentaient lundi de reprendre la main, avec de nouveaux raids aériens contre les insurgés.
Ils ont notamment visé le port pétrolier stratégique de Ras Lanouf, dans l'Est libyen, où des insurgés ont fait usage de l'artillerie anti-aérienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait estimé jeudi que les pertes de la production libyenne représentaient de 850'000 à 1 million de barils par jour, soit plus de la moitié de la production de la Libye avant le conflit (1,56 million de barils par jour) et environ 1% de la consommation mondiale.
"Il ne devrait pas y avoir de problème de pénurie de pétrole" à cause de la situation en Libye, car la production du pays pourrait être remplacée par les réserves stockées en Arabie Saoudite, a cependant estimé lundi le patron de l'exploration du groupe pétrolier espagnol Repsol.
De son côté, le secrétaire général de la Maison Blanche, William Daley, a indiqué dimanche que les Etats-Unis n'excluaient pas de puiser dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour endiguer la flambée des cours du brut.
"Même si le régime de Muammar Kadhafi s'effondre rapidement, les incertitudes persisteront sur ce qui se passera ensuite. Et la moindre des incertitudes concerne moins la Libye que l'ensemble du Moyen-Orient", où l'extension des troubles "pourrait encore faire flamber les prix", poursuivait M. Schieldrop.
Les opérateurs continuaient ainsi de surveiller la péninsule arabique. En Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, quelques centaines de personnes ont manifesté vendredi dans l'est du pays à majorité chiite, région frontalière du Bahreïn, un pays secoué par un mouvement de contestation depuis le 14 février.
cha
(AWP/07 mars 2011 12h31)