Le brut accélère son repli, le marché tangue après l'Italie
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 112,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,66 dollar par rapport à la clôture de lundi, après être descendu vers 16H40 GMT à 112,61 dollars, au plus bas depuis un mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, cédait 76 cents à 92,35 dollars. Il a glissé dans les échanges asiatiques à 91,92 dollars, un niveau plus vu depuis début janvier.
"Les cours du brut se replient à l'unisson d'un repli des marchés boursiers (européens), car l'incertitude sur les élections italiennes effrite l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués" tels les actions et les matières premières, soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
A l'issue d'élections législatives dimanche et lundi, la coalition de la gauche italienne menée par Pier Luigi Bersani a obtenu une majorité de sièges à la Chambre des députés, mais, au Sénat, la droite disposerait de plus de sièges, et aucune majorité claire ne se dégage.
"L'impasse politique après les élections italiennes ravive les inquiétudes sur les perspectives de la zone euro" car elle pourrait remettre en cause la poursuite des réformes économiques dans le pays, soulignait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Dans ce contexte, des indicateurs encourageants aux Etats-Unis, dont une remontée du moral des ménages en février, pas plus que des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, réaffirmant son soutien aux mesures de soutien à l'économie de l'institution, n'ont permis aux cours du pétrole d'inverser la tendance.
Les opérateurs restaient ainsi sur leurs gardes à la veille des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks d'or noir aux Etats-Unis, considérés comme un baromètre de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 2,3 millions de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 22 février.
Ces réserves avaient déjà gonflé de plus de 16 millions de barils au cours des cinq semaines précédentes, alimentant les craintes sur la surabondance de l'offre pétrolière aux Etats-Unis.
De leur côté, les stocks d'essence sont attendus en baisse de 700'000 barils et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, en recul de 1,3 million de barils.
Enfin, les investisseurs continuaient de guetter la reprise des négociations entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires.
Les grandes puissances du groupe 5+1 et l'Iran ont achevé mardi leur première journée de négociations à Almaty, au Kazakhstan, et décidé de les poursuivre mercredi.
"Tout signal positif montrant un rapprochement lors de la rencontre" pèserait sur les cours du pétrole en diminuant quelque peu les craintes d'une escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, estimaient les experts du cabinet JBC Energy.
rp
(AWP / 26.02.2013 18h31)