Le brut retombe, l'Iran juge inutile de fermer le détroit d'Ormuz
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 108,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 94 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 60 cents à 100,74 dollars.
Dans un volume d'échanges extrêmement faible, de nombreux opérateurs étant absents pour les fêtes de fin d'année, les cours du baril perdaient du terrain après avoir grimpé mardi de plus de 1,60 dollar à New York et de 1,30 dollar à Londres, sur fond de menaces iraniennes.
Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi avait prévenu mardi que l'Iran fermerait le détroit d'Ormuz si des sanctions étaient décidées par les pays occidentaux contre les exportations de pétrole iranien.
Très surveillé, le détroit d'Ormuz joue un rôle vital dans le trafic pétrolier, puisque quelque 40% du fret pétrolier mondial, et notamment l'essentiel de la production des pays du Golfe, transite par ce couloir très étroit.
Mais Téhéran a tenu dès mercredi à tempérer cette annonce, permettant aux prix de battre légèrement en retraite.
"Fermer le détroit est très facile pour les forces armées iraniennes, c'est comme boire un verre d'eau, mais aujourd'hui, nous n'avons pas besoin de le fermer car nous contrôlons la mer d'Oman et nous pouvons contrôler le transit" maritime et pétrolier, a expliqué l'amiral Habibollah Sayyari, commandant de la marine iranienne, à la télévision en langue anglaise Press-TV.
"Nous cherchons à établir la sécurité et la stabilité dans la région. (..) Le transit peut continuer" à travers le détroit, a-t-il poursuivi.
"Utiliser la force militaire pour fermer le détroit est le dernier recours que garde l'Iran, mais beaucoup d'observateurs doutent qu'il s'y résoudra, au risque de perdre le soutien de la Russie et de la Chine", commentait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
La Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, importe une quantité importante de son pétrole des pays du Golfe.
"L'Iran pourrait en revanche, sur un plan légal, remettre en cause le passage des navires sur ses eaux territoriales, soit la moitié de la largeur du détroit, ce qui laisserait libre la moitié du détroit et permettrait au pétrole de circuler quand même, même si cela prendrait beaucoup plus de temps", ajoutait M. Jakob.
Les quelques investisseurs présents sur le marché surveillaient également la zone euro, où l'Italie a réussi mercredi à émettre pour 9 milliards d'euros de titres de dette à échéance six mois, à un taux d'emprunt en très forte baisse par rapport à la dernière émission comparable, signe d'un regain de confiance des marchés.
Cependant, les prix devraient rester dans des marges étroites, faute d'échanges significatifs: "le volume d'échanges pour le Brent est descendu mardi à son plus bas niveau de l'année, et cet environnement persiste", notait M. Jakob.
fah
(AWP / 28.12.2011 12h31)