Le brut finit en hausse à New York avant le rapport de l'AIEA sur l'Iran
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse lundi à New York, entre relatif apaisement sur le front politique grec et regain de tensions au Nigeria et au sujet de l'Iran, deux importants producteurs d'or noir.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a fini à 95,52 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en hausse de 1,26 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 114,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange, progressant de 2,59 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
"Ce qui semble être une stabilisation de la situation politique en Grèce a été accueilli positivement par le marché", a relevé Tom Bentz, analyste chez BNP Paribas.
Après avoir empoisonné les marchés la semaine dernière, la crise politique en Grèce semble en voie de résolution avec la conclusion d'un accord dimanche soir entre les deux principaux partis politiques pour former un gouvernement d'union nationale chargé de mettre en oeuvre le plan européen anti-crise.
L'attention s'est cependant déplacée sur l'Italie, la troisième économie de la zone euro, qui voit les taux de ses obligations s'envoler à des niveaux historiques.
"Il y a beaucoup d'inquiétude autour du dossier de la dette italienne, en plus de statistiques très faibles en Europe, avec le recul de 0,7% des ventes de détail en septembre" dans la zone euro, a fait valoir Bart Melek, stratège chez TD Securities.
Alors que nombre d'analystes craignent que les 27 ne tombent en récession, un nouvel indicateur a confirmé lundi l'état chancelant de l'économie européenne: les ventes de détail dans la zone euro ont reculé en septembre de 0,7% par rapport à août, mois où elles avaient progressé de 0,1%.
Comparé à septembre 2010, les ventes de détail dans la zone euro ont enregistré une baisse de 1,5%.
Les cours de l'or noir étaient en outre soutenus par une situation géopolitique incertaine au Nigeria et en Iran.
Au Nigeria, "les risques de violence pourraient soutenir les cours", a indiqué M. Bentz. Troisième pays africain producteur de pétrole, le Nigeria est sous le coup de menaces d'attentats, en particulier dans sa capitale Abuja, après des attaques islamistes qui ont fait au moins 150 morts vendredi.
Bien que ces attaques aient eu lieu dans le Nord, "loin des régions productrices de pétrole", elles ont le "potentiel de s'étendre rapidement dans le reste du pays", ont averti les analystes de JPMorgan.
En outre, a relevé M. Bentz, "le rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique sur l'Iran, ndlr) qui va être publié (mardi) pourrait engendrer une nouvelle escalade dans le dossier du nucléaire iranien, ce qui s'ajoute aux tensions au Moyen-Orient".
Selon des sources diplomatiques occidentales, le nouveau rapport de l'AIEA étaye les soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien.
L'Iran, deuxième producteur de l'OPEP après l'Arabie saoudite, s'est toujours défendu de vouloir acquérir l'arme atomique.
La presse israélienne évoque depuis une semaine un débat au sein du gouvernement sur l'opportunité de frappes préventives contre les installations nucléaires iraniennes. Le président israélien Shimon Peres a lui-même prévenu que la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran était "plus proche que l'option diplomatique".
Washington et ses alliés occidentaux n'ont pas caché leur intention d'utiliser le rapport de l'AIEA pour durcir encore leurs sanctions individuelles contre l'Iran.
Enfin, a rappelé JPMorgan, en dépit l'accord "sans réserves" donné le 2 novembre par la Syrie à un plan arabe de sortie de crise, la répression du régime de Damas continue "ce qui suggère que la Syrie n'est pas sur le chemin de la stabilité".
rp
(AWP / 08.11.2011 06h21)