Le pétrole finit dans le rouge à New York, plombé par les stocks malgré l'Irak
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a perdu 39 cents, à 105,97 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
En hausse en début de séance, les prix du pétrole ont nettement perdu du terrain à la suite des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie, le DoE, sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis au 13 juin.
Le DoE a fait part d'un recul moins prononcé qu'attendu des stocks de brut cette semaine-là, de 600.000 barils, alors que le marché tablait sur une diminution de 1,1 million de barils.
En outre, du côté des produits raffinés, les stocks d'essence ont enregistré une progression quatre fois plus prononcée que prévu, à 800.000 barils, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), gonflant, comme anticipé, de 400.000 barils.
Ces statistiques suggèrent que le marché énergétique américain continue à souffrir d'un environnement économique fragile, a commenté Gene McGillian, courtier et analyste de Tradition Energy.Autre facteur baissier sur le marché, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont interrompu leur recul quasi continu depuis le début de l'année et une série de huit séances consécutives de baisse, affichant une progression de 200.000 barils.
Ayant chuté de près de 20 millions de barils depuis le début de l'année, ces stocks restent à leurs plus bas niveaux depuis fin 2008.
Cependant, les craintes liées aux risques géopolitiques à l'étranger restent un soutien de poids sur le marché et ont nettement limité le recul des prix du WTI après la publication du rapport du ministère, a estimé M. McGillian.
Le Brent, échangé à Londres, se maintenait ainsi en hausse alors que les combattants jihadistes ont pris d'assaut mercredi la principale raffinerie d'Irak intensifiant leur offensive qui leur a permis de s'emparer de larges régions du pays.
En ciblant les installations pétrolières, l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) s'empare lentement des revenus du gouvernement et des approvisionnements énergétiques essentiels menaçant de paralyser les finances de Bagdad, a prévenu Abhishek Deshpande, de Natixis.
Mais le Premier ministre, Nouri al-Maliki, un chiite honni par les insurgés sunnites et plus généralement par la minorité sunnite en Irak, a affirmé que ses forces tentaient désormais de stopper l'avancée des jihadistes de l'EIIL, après leur déroute aux premiers jours de l'offensive lancée le 9 juin.
Les opérateurs ont par ailleurs accueilli sans broncher la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), de réduire à nouveau son soutien monétaire à l'économie et de sabrer ses prévisions de croissance pour 2014.