Pétrole kurde: la Turquie propose des discussions tripartites Erbil-Ankara-Bagdad
Cette proposition intervient sur fond de multiples tensions entre Bagdad et le Kurdistan irakien, allant de questions territoriales à celle de la vente de pétrole à l'international, que Bagdad veut contrôler.
Il vaut mieux tenir des discussions tripartites entre le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et (son homologue kurde) Nechviran Barzani, en présence de la partie turque, a déclaré M. Yildiz lors d'une conférence de presse sur le pétrole et le gaz à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.Que la réunion ait lieu à Bagdad, Erbil ou Ankara n'a que peu d'importance, a-t-il dit, ajoutant: je pense que cette réunion sera importante, et que nous en sortirons avec de bons résultats.
Le 15 novembre, M. Yildiz avait déjà proposé d'effectuer une médiation entre Bagdad et les Kurdes d'Irak au sujet du pétrole.
Le gouvernement régional kurde traite directement avec les compagnies pétrolières et considère que le pétrole et le gaz produits dans cette région sont la propriété du Kurdistan irakien, alors que le gouvernement central lui conteste ce droit et estime que l'énergie produite dans toutes les régions d'Irak appartient au pays tout entier.Lors d'une visite le 26 novembre en Turquie, M. Barzani a déclaré que les premières livraisons de pétrole du Kurdistan à la Turquie pourraient avoir lieu avant Noël, déclenchant la fureur de Bagdad.
Evoquant la construction --en cours depuis quelques mois-- d'un oléoduc de 50 km vers la Turquie, M. Barzani a affirmé que cette étape n'était dangereuse pour personne, mais que les Kurdes n'étaient pas prêts à abandonner l'idée d'exporter du pétrole.
Dimanche, le vice-Premier ministre irakien en charge de l'Energie, Hussein Chahristani, avait souligné que Bagdad était prêt à combler les besoins énergétiques turcs, mais que toutes les ventes de pétrole devaient passer par le SOMO, l'organisme gouvernemental chargé de la commercialisation du pétrole.
Toute quantité de pétrole exportée d'une quelconque région d'Irak doit être mesurée par le ministère du Pétrole, et le prix défini (par le SOMO), avait-il martelé.
Les revenus doivent être mis à contribution pour la croissance irakienne, et distribué selon les termes du budget fédéral chaque année, avait-il ajouté.