Le brut s'envole, porté par l'Egypte et les stocks US
Vers 18H15 HEC, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 105,63 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,63 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,45 dollar, à 101,05 USD.
Vers 02H15 GMT, la référence américaine a atteint 102,18 USD, son plus haut en séance depuis le 4 mai 2012. La veille, le pétrole coté à New York avait terminé à son plus haut depuis mai 2012 également.
Les stocks de pétrole brut ont plongé bien plus qu'attendu la semaine dernière aux États-Unis, selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) publiés mercredi.
Les réserves de brut ont dégringolé de 10,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 28 juin, alors que les analystes anticipaient un recul de 2,3 millions de barils seulement. Ces stocks étaient restés stables la semaine précédente.
Cette chute est venue confirmer les données annoncées la veille par la fédération professionnelle API, qui avait calculé une chute des stocks de 9,4 millions de barils.
Ces statistiques poussaient fortement à la hausse des cours du pétrole puisqu'elles sont synonymes d'une plus grande demande des États-Unis, qui absorbent un cinquième de la production mondiale d'or noir.
Selon le DoE, les réserves de produits distillés se sont quant à elles repliées de 2,4 millions de barils, déjouant les attentes des analystes qui prévoyaient une hausse de 900.000 barils.
Et les réserves d'essence, très surveillées alors que la saison estivale des grands déplacements en voiture bat son plein, ont reculé de 1,7 million de barils, à 223,7 millions de barils, alors que les experts misaient sur une progression de 600.000 barils.
La hausse des cours du pétrole était aussi alimentée par l'escalade des tensions en Egypte qui "soulève des inquiétudes sur la propagation de l'instabilité aux pays producteurs de pétrole" de la région, expliquaient les analystes d'IG.
L'ultimatum de l'armée égyptienne menaçant d'imposer sa propre "feuille de route" au président islamiste Mohamed Morsi est arrivé à expiration mercredi, le chef de l'État ne donnant aucun signe de vouloir partir, mais appelant à un gouvernement "de consensus".
Mardi, 16 personnes ont péri dans une attaque contre un rassemblement d'islamistes pro-Morsi près de l'université du Caire, selon le ministère de la Santé. Sept autres personnes ont été tuées lors d'affrontements ailleurs dans la capitale.
L'Egypte n'est pas un pays exportateur de pétrole, mais le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.
"Environ 2,5 millions de baril par jour passent par le canal de Suez et l'oléoduc SUMED, sans compter de grandes quantités de produits pétroliers et de GNL (gaz naturel liquéfié)", rappelait Julian Jessop, chez Capital Economics.
Par ailleurs, "l'indicateur clé de la semaine reste le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis", dont la publication est prévue vendredi et qui pourrait "apporter de la nervosité et de la volatilité au marché du pétrole", prévenaient les analystes de Sucden.
dg
(AWP / 03.07.2013 18h49)