Le brut monte, toujours porté par les tensions en Egypte
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 103,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 92 cents, à 98,91 dollars. L'écart entre le Brent et le WTI était ainsi à son plus bas depuis début 2011, notaient les analystes.
"Des inquiétudes autour d'un possible coup d'Etat militaire et la détérioration de la situation politique en Egypte soutiennent les cours du Brent", estimait Michael Hewson, chez CMC Markets.
La crise politique dans laquelle est plongé le pays le plus peuplé du monde arabe s'est aggravée ces derniers jours.
Alors que les Égyptiens ont manifesté massivement dimanche pour exiger le départ du président islamiste Mohamed Morsi, l'armée a lancé lundi un ultimatum au chef de l'État pour que soient "satisfaites les revendications du peuple".
La présidence égyptienne a rejeté mardi cet ultimatum, engageant de fait une épreuve de force avec les militaires au moment même où les défections se multiplient au sein du gouvernement.
Les investisseurs craignent ainsi une propagation des tensions à d'autres pays de la région du Moyen-Orient, où est produit environ un tiers du brut mondial.
"Même si l'Égypte n'est pas exportateur de pétrole, le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe", soulignaient les analystes de Commerzbank.
"Avec la Syrie en pleine guerre civile, une escalade (des tensions) au Moyen-Orient est un vrai danger", abondait Jonathan Sudaria, analyste chez Capital Spreads.
Hormis les tensions en Egypte, "une réduction de l'offre (de pétrole) depuis la Libye et le Nigeria (fait) monter les prix du pétrole", ajoutait-on chez Commerzbank.
Des mouvements de protestation observés dans certains sites pétroliers en Libye auraient affecté "un tiers de la production libyenne", habituellement d'environ 1,6 million de baril par jour (mbj), estimait Tamas Varga, du courtier PMV.
Enfin, "les exportations de pétrole depuis le Nigeria, le plus grand producteur de brut en Afrique, seraient tombées à 1,72 million de barils par jour en août, ce qui serait le plus bas niveau depuis début 2009", rapportaient les analystes de Commerzbank.
Selon la BP Statistical Review of World Energy, le Nigeria représente presque 3% de l'offre mondiale de brut et exportait en moyenne 2,4 mbj en 2012.
Par ailleurs, les opérateurs attendaient avec optimisme la publication mercredi des statistiques hebdomadaires des stocks de brut détenus par les États-Unis, premier consommateur d'or noir de la planète.
"Nous attendons une forte baisse (des stocks) de plus de 2 millions de barils, mais des augmentations des produits distillés et de l'essence", prévoyaient les analystes de Sucden.
La semaine dernière, le Département américain de l'Énergie (DoE) avait indiqué que les réserves de pétrole brut aux États-Unis étaient restées stables la semaine achevée le 21 juin, contrairement aux attentes des analystes, qui tablaient sur une baisse.
rp
(AWP / 02.07.2013 18h40)