Le brut coté à New York termine à son plus haut depuis mai 2012
(reprise de la veille)
New York - Le cours du pétrole coté à New York a terminé à son plus haut niveau depuis mai 2012 mardi après avoir frôlé le seuil des 100 dollars, les investisseurs craignant des perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient et saluant de bonnes statistiques américaines.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a progressé de 1,61 dollar, pour s'établir à 99,60 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir atteint en cours de séance jusqu'à 99,87 dollar.
C'est son plus haut niveau en clôture depuis le 3 mai 2012, quand le prix du brut new-yorkais avait terminé à 102,54 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a fini à 104,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,00 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Le marché de l'énergie "est troublé par toutes les tensions au Moyen-Orient", a remarqué Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.
En Egypte notamment, la crise politique dans laquelle est plongé le pays le plus peuplé du monde arabe s'est aggravée ces derniers jours.
Les partisans et opposants au président Mohamed Morsi sont à nouveau massivement descendus dans la rue mardi dans une atmosphère tendue, avant l'échéance mercredi d'un ultimatum militaire demandant au chef de l'Etat de "satisfaire les demandes du peuple", faute de quoi il se verrait imposer par l'armée une solution à la crise.
"Même si l'Égypte n'est pas un pays exportateur de pétrole, le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe", ont souligné les analystes de Commerzbank.
Les investisseurs craignent également une propagation des tensions à d'autres pays de la région du Moyen-Orient, où est produit environ un tiers du brut mondial. "Depuis le début du printemps arabe, la production a baissé au Yémen, en Syrie, en Iran et dans d'autres pays", a rappelé Andy Lebow, de Jefferies Bache.
A cet égard, les manifestations qui ont affecté plusieurs sites d'extraction pétrolière en Libye lundi "ont constitué une piqûre de rappel importante de la fragilité de la situation dans ces pays et de l'impact que peuvent avoir les troubles politiques sur l'offre de brut", a souligné John Kilduff, d'Again Capital.
Les dernières statistiques sur l'économie américaine, de bon augure pour la demande énergétique aux Etats-Unis, premier consommateur d'or noir sur la planète, ont par ailleurs encouragé les investisseurs à faire monter le prix du brut.
Les autorités américaines ont fait part mardi d'une accélération des commandes reçues par les industries manufacturières, qui ont progressé de 2,1% pendant le mois de mai.
La veille, l'association professionnelle ISM avait fait état du redémarrage en juin de l'activité des industries manufacturières dans la première économie mondiale.
Le baril de WTI profite aussi selon M. Larry du regain d'intérêt des investisseurs pour le pétrole coté à New York face au brut échangé à Londres: l'écart de prix entre les deux s'est réduit ces dernières semaines pour atteindre son plus bas niveau depuis début 2011.
Avec la hausse constante de la production de brut aux Etats-Unis, "il devient plus intéressant de produire de l'essence ou du diesel ici et de l'exporter", a expliqué M. Larry. "Quand les perspectives économiques commenceront à s'améliorer au niveau mondial, c'est vers les Etats-Unis qu'on se tournera et ça rend le WTI plus attractif".
Le cours du brut new-yorkais a également profité "de l'anticipation d'un recul des stocks de brut aux Etats-Unis dans le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie" attendu mercredi, a relevé Matt Smith de Schneider Electric.
La semaine dernière, les autorités américaines avaient indiqué que les réserves de pétrole brut aux États-Unis étaient restées stables sur la semaine achevée le 21 juin, contrairement aux attentes des analystes, qui tablaient sur une baisse.
rp
(AWP / 03.07.2013 06h21)