Léger recul, le marché s'interroge sur la Grèce et la Chine
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 121,55 dollars, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, perdait 36 cents à 105,89 dollars.
Les cours du baril pâtissaient de prises de bénéfices après être grimpé en début d'échanges européens jusqu'à 121,92 dollars à Londres et 106,41 dollars à New York, leurs plus hauts niveaux depuis le 5 mai 2011.
"Les marchés ont profité du soulagement suscité par l'adoption, dans la nuit de lundi à mardi, du nouveau plan d'aide international à la Grèce par les ministres des Finances de la zone euro (...) et ce mercredi, les prix devraient faire une pause", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, alors que les difficultés budgétaires de la Grèce restent considérables, les investisseurs s'interrogeaient sur la capacité du pays à mettre en place un nouveau plan d'austérité sévère, et redoutaient que le plan d'aide à la Grèce soit insuffisant pour contrer la crise de la dette.
"Apparemment, peu d'opérateurs sont convaincus que ce nouvel accord sur la Grèce règle durablement les problèmes du pays, même s'il permet aux dirigeants européens de gagner du temps pour prendre des mesures supplémentaire pour éviter la contagion de la crise dans la zone euro", notait ainsi David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le marché digérait par ailleurs un indicateur décevant en Chine, où l'activité manufacturière s'est à nouveau contractée en février, selon un indice publié mercredi par la banque HSBC, qui estime que les risques pour la croissance économique du deuxième pays consommateur de brut se sont renforcés.
Cependant, les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut, exacerbées par les tensions croissantes entre l'Iran et les pays occidentaux, continuaient de soutenir les cours du baril.
"Le marché est aidé par les craintes persistantes sur les approvisionnements iraniens de pétrole, après la menace de Téhéran d'interrompre ses exportations à l'Europe, avant même la mise en place en juillet de l'embargo" décidé en janvier par l'Union européenne (UE) contre l'Iran, soulignait M. Kryuchenkov.
De plus, "selon des informations de presse, les plus gros acheteurs asiatiques de brut iranien (le Japon et la Chine) devraient également réduire leurs achats, en raison du durcissement des sanctions financières" occidentales contre Téhéran, ajoutait l'analyste.
Ces pays devant trouver des sources d'approvisionnement alternatives pour remplacer le pétrole iranien, les tensions devraient s'intensifier sur l'offre mondiale, déjà pénalisée par l'arrêt de la production au Soudan du sud (en raison d'un différend avec le Soudan voisin), estimait M. Hufton.
Les opérateurs seront par ailleurs attentifs mercredi aux estimations hebdomadaires des stocks pétroliers américains par la fédération professionnelle API, avant les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE), publiés jeudi. Les deux rapports ont été reportés d'un jour en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis.
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(AWP / 22.02.2012 13h30)