Le brut limite ses pertes, le marché surveille la Chine et la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 113,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 8 cents, à 96,81 dollars.
Les cours du baril limitaient leurs pertes après avoir momentanément cédé plus de 1,50 dollar à Londres avant le début des échanges américains, le marché ayant subi le contre-coup d'un nouveau relèvement des taux directeurs de la banque centrale chinoise.
L'institution a annoncé mercredi son troisième relèvement de l'année, mesure destinée à renforcer la lutte contre l'inflation dans le pays, mais également propre à alimenter les craintes d'un ralentissement de la croissance économique du géant asiatique.
"Cette hausse des taux chinois renforce les craintes d'un ralentissement trop brusque de l'économie chinoise, en particulier après un indicateur manufacturier décevant dans le pays la semaine dernière, et pourrait peser sur la demande (énergétique) de la Chine", deuxième consommateur de brut de la planète, relevait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Par ailleurs, un regain d'inquiétude sur la crise des dettes européennes, après une nouvelle dégradation du Portugal par l'agence de notation Moody's, et le raffermissement du dollar face à un euro sous pression ouvraient la voie à des prises de bénéfices sur les marchés, estimait Olivier Jakob, de Petromatrix.
Les prix du pétrole avaient nettement grimpé mardi, engrangeant quelque 2 dollars des deux côtés de l'Atlantique après un week-end prolongé aux Etats-Unis, mais "cette hausse manquait de catalyseur clairement identifiable", ajoutait-il.
Les craintes d'une contagion de la crise grecque aux autres pays fragiles de la zone euro alimentaient la nervosité des opérateurs et plombait la monnaie unique européenne face au dollar. Ce renchérissement du billet vert contribuait à rendre moins attractifs les achats de brut libellés dans la devise américaine.
La prudence du marché était enfin de mise avant le très important rapport mensuel sur l'emploi américain, publié vendredi, considéré comme un baromètre de la vigueur de l'économie aux Etats-Unis.
L'indice ISM d'activité dans les services aux Etats-Unis, publié mercredi, n'aura guère permis de rassurer les investisseurs, s'affichant en baisse pour juin, à 53,3 points, un niveau indiquant une croissance très faible.
Les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers américain seront quant à eux publiés jeudi, et non mercredi comme habituellement en raison du lundi férié aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer une chute de 2,4 millions de barils des stocks de brut et une hausse de 200.000 barils des réserves d'essence.
Ces derniers seront particulièrement surveillés après le week-end de la fête nationale américaine, traditionnellement marqué par de grands déplacements en voitures et le pic annuel de la consommation d'essence aux Etats-Unis.
sm
(AWP / 06.07.2011 18h38)