En Russie, le rouble chute avec le pétrole
Le baril d'or noir s'enfonce sous le seuil des 30 dollars, ce qui risque de se traduire par une nouvelle année de récession pour la Russie, a admis le ministre de l'Economie Alexeï Oulioukaïev, et plombe les marchés russes.
Dès l'ouverture de la Bourse de Moscou, le dollar a dépassé le seuil des 78 roubles et a atteint 78,93 roubles, se rapprochant de son sommet historique de 80 roubles atteint pendant les journées noires de décembre 2014.
Le marché boursier, après une ouverture en forte baisse, se stabilisait. L'indice RTS (libellé en dollars) cédait 0,88% vers 09H00 GMT, soit un plongeon de près de 15% au total depuis le début de l'année. L'indice Micex (en roubles) regagnait 0,35%.
Le pétrole est la principale force (influant sur le marché) à l'heure actuelle et si sa chute continue, le marché des changes continuera de s'ajuster, ont prévenu les analystes de la banque VTB Capital.
Le baril de Brent est tombé brièvement sous les 28 dollars lundi sur fond de craintes d'une surabondance de l'offre après la levée de la plupart des sanctions occidentales contre l'Iran. L'or noir ne s'était plus vendu aussi bon marché depuis novembre 2003.
- Coupes budgétaires à venir
La Russie tire la majorité de ses revenus budgétaires des ventes d'hydrocarbures et l'effondrement du marché pétrolier remet en cause les espoirs de reprise économique après la profonde récession de 2014.
Les prévisions économiques et le budget sont bâties sur une prévision de baril à 50 dollars. Si la moyenne sur l'année est de 40 dollars, le produit intérieur brut subira cette année une petite baisse, moins de 1%, a évalué ce week-end M. Oulioukaïev, cité par l'agence Interfax.
Pour les économistes de la banque Alfa, un baril à 30 dollars en moyenne sur l'année représenterait un manque à gagner bien plus important, de 1.500 milliards de roubles (17 milliards d'euros).
L'évaluation donnée par M. Silouanov représente seulement 3% des dépenses totales du budget fédéral, ce qui suggère une certaine rigidité concernant les dépenses tout en mettant en valeur la capacité limitée du ministère des Finances à contrôler les dépenses, ont-ils constaté.
(c) AFP