Le brut termine en baisse à New York, pâtissant de craintes sur l'Italie
(reprise de la veille)
New York - Le prix du pétrole a reculé lundi à New York, les courtiers réagissant négativement à l'annonce de la démission du chef du gouvernement italien Mario Monti et s'inquiétant toujours des perspectives incertaines sur l'économie mondiale.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a lâché 37 cents à 85,56 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 107,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi.
"Le marché a un peu pris peur après l'annonce de la démission de M. Monti et de la candidature de Silvio Berlusconi", a remarqué Bart Melek, de TD Securities, notant que les investisseurs craignaient qu'un retour de ce dernier au pouvoir "n'efface tous les progrès réalisés par l'Italie ces derniers mois".
Cette nouvelle a, selon lui, particulièrement marqué les courtiers américains.
"Les Européens sont sans doute plus à l'aise avec cette annonce car ils savent que cela n'aura sans doute pas un grand impact" alors que les investisseurs de l'autre côté de l'Atlantique "sont un peu plus inquiets car ils comprennent moins bien les dynamiques en jeu dans cette histoire politique", a noté M. Melek.
Les courtiers sont aussi restés en retrait alors que les perspectives macroéconomiques restent "incertaines", "avec le débat budgétaire toujours en cours aux Etats-Unis et la réunion à venir (mardi et mercredi) du Comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine", a souligné Timothy Evans, de Citi.
Ils sont également prudents à l'approche des élections législatives prévues dimanche au Japon et du scrutin anticipé prévu vers la fin février en Italie, a ajouté l'analyste.
L'évolution des prix du gaz naturel et du fioul de chauffage, "qui ont énormément baissé en raison des températures actuellement douces sur la côte nord-est des Etats-Unis", a aussi influencé le recul du baril d'or noir, a remarqué John Kilduff, d'Again Capital.
Les cours du pétrole avaient pourtant profité en début de séance de "données meilleures que prévu en provenance de Chine" qui apportent "un regain d'optimisme sur les perspectives de demande" de ce pays, a noté David Bouckhout, de TD Securities.
La production industrielle chinoise a en effet rebondi en novembre, lançant un signal d'accélération de la croissance dans la deuxième économie mondiale. Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont aussi progressé de 14,9% en novembre sur un an, contre 14,5% en octobre.
Les importations de brut par Pékin ont par ailleurs "augmenté de 3% en novembre sur un an", a noté Robert Yawger, de Mizuho Securities.
De façon générale, les courtiers sont restés attentifs à toute indication sur la réunion des ministres des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévue mercredi à Vienne, même s'il "est très peu probable que le cartel apporte des changements à son niveau actuel de quotas de production", a souligné Matt Smith, de Schneider Electric.
rp
(AWP / 11.12.2012 06h21)