Le brut se ressaisit, dopé par de bons indicateurs en Chine et aux USA
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 124,43 dollars, en hausse de 1,55 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,33 dollar à 104,35 dollars.
Après s'être cherché une direction jusqu'en milieu d'échanges européens, dans un marché encore marqué par l'insistante rafale baissière de la semaine précédente, les prix du baril se sont finalement ressaisis avec vigueur, aidés par des indicateurs économiques encourageants.
Ainsi, des chiffres officiels publiés dimanche ont montré que l'expansion de l'activité manufacturière en Chine s'était poursuivie en mars, pour le quatrième mois consécutif, un signal de bon augure pour la santé économique du deuxième pays consommateur de brut dans le monde.
"La solidité de l'indice PMI publié en Chine dans le week-end offre un répit aux investisseurs, alors que le ralentissement de la croissance économique chinoise suscitait de grandes inquiétudes ces derniers temps", soulignait Tom Pering, analyste de la firme financière Inenco.
Ensuite, après des indicateurs mitigés en zone euro, "de bonnes statistiques manufacturières aux Etats-Unis ont fourni un autre signal particulièrement encourageant au marché", poursuivait M. Pering.
Ainsi, l'activité de l'industrie manufacturière s'est accélérée aux Etats-Unis en mars, selon l'indice des directeurs d'achats du secteur publié lundi par l'association professionnelle ISM, qui s'est établi à 53,4%, un chiffre bien supérieur aux prévisions.
Sur le front de l'approvisionnement, de nombreuses sources d'inquiétudes géostratégiques persistaient, dominées par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, mais également au Soudan et en Irak.
"Le feu vert du (président américain) Barak Obama vendredi à un durcissement des sanctions contre l'Iran pourrait offrir un soutien supplémentaire aux prix du baril, même si la prime de risque s'élève déjà à environ 20 dollars", en raison des menaces pesant sur l'offre iranienne de brut, déjà en recul, observait Tom Pering.
Les prix de l'or noir restaient cependant fébriles, après ses nets accès de faiblesse de la semaine précédente, après des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) n'excluant pas un recours aux réserves stratégiques de brut des ses Etats membres pour soulager les cours.
Les cours connaissent "une pression constante, alimentée par les discussions répétées sur un possible recours aux stocks stratégiques, mais aussi par le discours de l'Arabie saoudite affirmant qu'il n'y a pas de manque de pétrole pour l'instant sur le marché mondial", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Les cours restent très en deçà de leurs plus hauts de début mars (à plus de 128 dollars le baril à Londres, ndlr)" et les investisseurs spéculatifs, dont l'optimisme s'érode, commencent à se désengager du marché, notaient de leur côté les experts de Commerzbank.
mm
(AWP / 02.04.2012 18h10)