Le brut hésite, entre incertitude en Italie et tensions sur l'Iran
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 114,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 85 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,12 dollar à 95,68 dollars.
Après une journée dominée par l'expectative, le chef du gouvernement italien "Silvio Berlusconi a finalement annoncé mardi soir qu'il allait démissionner", ce qui a donné un coup de pouce au marché du pétrole, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le WTI est même dans la foulée monté à 97,32 dollars le baril, son niveau le plus élevé depuis début août.
Dans la ligne de mire des marchés depuis plusieurs jours, M. Berlusconi a indiqué qu'il quitterait le pouvoir après l'adoption au parlement des mesures promises à ses homologues européens pour éviter la contagion de la crise de la dette, soit au plus tôt mi-novembre.
Mais les taux de rendement des obligations italiennes à 10 ans continuaient de monter mercredi à des niveaux records, grimpant au-dessus de 7% pour la première fois depuis juin 1997.
L'envolée des taux italiens implique qu'il devient de plus en plus coûteux pour le pays d'emprunter sur le marché et fait craindre qu'il ne soit contraint, comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal avant lui, de faire appel à une aide extérieure pour tenter de redresser ses finances publiques.
Le marché restait néanmoins aidé par un regain de tensions géopolitiques après la diffusion mardi d'un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) faisant état de "sérieuses inquiétudes" concernant les ambitions militaires du programme nucléaire iranien.
"C'est peut-être le rapport le plus sévère et le plus détaillé rédigé par l'AIEA à l'égard de l'Iran, et des réactions fortes devraient suivre au sein de la communauté internationale, il faut s'attendre à des sanctions plus drastiques contre Téhéran", commentait M. Kryuchenkov.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Sur le front de la demande, l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a révisé en baisse mercredi sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2011, pour le troisième mois consécutif, en raison des incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale.
Mais les perspectives sur le long terme restent encourageantes: la demande mondiale de pétrole devrait continuer à croître, de 14% d'ici 2035, malgré les incertitudes sur la croissance économique mondiale, a ainsi estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport annuel publié mercredi.
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(AWP / 09.11.2011 12h31)