Demande et prix en hausse malgré les incertitudes économiques (AIE)
Dans son rapport annuel, l'Agence s'attend à ce que la demande de pétrole atteigne 99 millions de barils par jour (mbj) en 2035, soit 12 mbj de plus qu'en 2010.
Mais un affaiblissement de la croissance mondiale à court terme aurait un effet "marginal" sur les tendances haussières de la consommation d'énergie à long terme, assure l'AIE.
La hausse de la consommation de pétrole provient majoritairement des pays non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui réunit les Etats les plus riches, et dont l'AIE est le bras énergétique.
Cette demande est principalement due au développement des transports et des marchés automobiles dans les pays émergents, notamment asiatiques, où les ventes pourraient dépasser celles de l'OCDE d'ici 2020, alors que les technologies alternatives comme les voitures électriques tardent à se généraliser.
Quant à la production de pétrole (y compris le non conventionnel et le gaz naturel liquéfié), elle atteindrait 96 mbj en 2035, avec une part croissante du pétrole non conventionnel ou du gaz liquéfié. La différence entre la demande et la production est compensée au stade du raffinage, explique l'AIE.
La seule production de brut atteindrait 68 mbj, sans atteindre son pic historique de 70 mbj enregistré en 2006.
Les pays consommateurs dépendront davantage de la production de pétrole des pays producteurs membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui deviendront majoritaires, avec 51% de la production contre 47%.
La consommation d'énergie (hydrocarbures, nucléaire, renouvelables) augmentera d'environ un tiers d'ici 2035, tirée par les pays hors OCDE, qui représentent 90% de cette demande, 30% pour la seule Chine.
Cette demande passera ainsi de 12'100 millions de tonnes équivalent pétrole en 2009 à 16'900 millions en 2035.
L'Inde enregistre le taux de croissance le plus élevé, avec une demande en hausse de 3,1%, tandis que la consommation n'augmente que de 0,2% par an en moyenne aux Etats-Unis.
La part des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) reste dominante mais elle décline dans la consommation mondiale d'énergie de 81% en 2009 à 75% en 2035, à cause de la hausse des prix et des efforts des gouvernements pour promouvoir d'autres sources d'énergies.
Les parts du pétrole et du charbon baisseraient à respectivement 27% et 24%, tandis que celle du gaz, en passe d'atteindre un âge d'or, comme l'AIE l'avait déjà annoncé l'an dernier, augmenterait à 23%, s'approchant du charbon.
Les sources d'énergie renouvelables (hydraulique, éolien, solaire etc) passeraient de 13% à 18% dans la consommation mondiale, tandis que le nucléaire passerait de 6 à 7%, hors scénario spécifique, évaluant à 15% la baisses des capacités de production nucléaire.
Dans ce contexte, l'AIE a relevé sa prévision du prix du baril, qui atteindrait 120 dollars en 2035, même si les prix restent volatils, contre 78 USD en moyenne en 2010. Il y a un an, l'AIE prévoyait un baril à 113 dollars en 2035.
Le baril pourrait même atteindre 150 dollars si, d'ici 2015, les investissements annuels prévus dans les pays arabes, après les révolutions du printemps, baissaient d'un tiers.
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(AWP / 09.11.2011 11h46)