Carburant: une nouvelle signalétique européenne à la pompe
C'est l'Union européenne qui a imposé ces nouvelles exigences en matière d'étiquetage pour les véhicules neufs et les stations-service, dans une directive datant de 2014. Le nouveau système harmonisé, généralisé le 12 octobre, permettra ainsi aux automobilistes de s'y retrouver d'Helsinki à Palerme.
L'essence sera ainsi représentée par un cercle, avec à l'intérieur la lettre "E" traduisant la teneur en biocarburant: E5 (pour le super sans plomb 95 ou 98) , E10 (pour le super SP95-E10) ou E85 (superéthanol).
Enfin, les combustibles gazeux seront figurés par une forme de diamant et une inscription à l'intérieur: LNG (GNL), H2 (pour l'hydrogène) etc.
Cette signalétique sera présente sur les véhicules neufs, à proximité du bouchon à carburant, ainsi que dans les stations-service. Mais, insistent les professionnels, elle ne se substituera pas aux étiquettes actuelles, auxquelles sont habitués les automobilistes.
"Les nouvelles étiquettes viendront en complément des indications actuelles sur les carburants", souligne Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP).
Concrètement, "les pompes restent exactement comme elles sont aujourd'hui, avec des stickers jaunes par exemple pour le gazole. On va juste adjoindre en-dessous la norme européenne", confirme à l'AFP Francis Pousse, du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).
"En aucun cas ce n'est le nom des carburants qui change", insiste M. Pousse, par ailleurs propriétaire-exploitant d'une station Esso près du Mans.
"Champollion"
Chez Total, on indique que "toutes les stations seront prêtes" vendredi. Outre les nouveaux autocollants, le groupe a diffusé dans son réseau des plaquettes explicatives pour que les professionnels puissent éventuellement répondre aux questions du public.
"Il y aura peut-être quelques petits distributeurs indépendants pour lesquels ça demandera un peu plus de temps" mais "l'essentiel" des pompes devrait être équipé comme prévu vendredi, estime Francis Duseux.
Au total, les nouvelles étiquettes seront déployées dans les 28 États membres de l'Union européenne, les pays de l'EEE (Islande, Liechtenstein et Norvège), ainsi que la Macédoine, la Serbie, la Suisse et la Turquie.
"L'objectif, qui est assez sain, c'est de faciliter la vie des gens qui voyagent beaucoup et qui en traversant plusieurs pays trouvent des affichages complètement différents", rappelle à l'AFP Francis Duseux.
Du côté des automobilistes, on voit aussi cette harmonisation d'un bon oeil. "C'est plutôt positif", juge Pierre Chasseray, le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Au moins, quand on voyagera à l'étranger, on saura ce que c'est que du B7. Jusqu'à présent il fallait être Champollion pour comprendre que c'était du diesel", plaisante-t-il.
L'association de défense des automobiliste insiste toutefois pour que le nouveau système d'étiquetage continue de cohabiter à l'avenir avec les appelations habituelles. "Et ça se passera très bien".
(c) AFP