Les enchères de blocs pétroliers pré-salifères rapportent 800 millions USD au Brésil
Le bloc le plus important, celui d'Uiapuru, situé dans la baie de Santos, au large de Sao Paulo (sud-est), a été adjugé à 2,65 milliards de réais (environ 680 millions de dollars) à un consortium formé par l'Américain Exxon Mobil (28%), le Norvégien Statoil (28%) et le Portugais Petrogal (14%).
Ils ont raflé la mise en offrant un accord de partage sur les bénéfices de 75,49%, plus de trois fois le minimum fixé par le gouvernement.
Le français Total avait présenté des offres sur deux blocs, y compris Uiapuru, mais aucune des deux n'a été retenue.
Le seul bloc qui n'a pas trouvé preneur était le moins important, celui d'Itaimbezinho, dont le prix était fixé à 50 millions de réais.
Les blocs du "pré-sal" (gisements enfouis sous une épaisse couche de sel) ont un énorme potentiel, tout en posant d'immenses défis sur le plan technologique pour des forages dans les profondeurs de l'Atlantique.
Les enchères ont lieu à un moment où le secteur pétrolier du Brésil a été fortement secoué par la grève des transports routiers qui ont paralysé le pays pendant plus d'une semaine pour protester contre la hausse des tarifs du gazole fixés par la compagnie d'Etat PetroBras, dont le président Pedro Parente, a démissionné vendredi dernier.
"La réalisation de ces enchères au moment que nous vivons aujourd'hui est emblématique. Nous vivons une révolution silencieuse, et ce mouvement va permettre au Brésil d'être le plus grand pôle d'exploration offshore au monde dans les prochaines années", a affirmé Decio Oddone, directeur général de l'Agence nationale du pétrole (ANP), organisme public de régulation du secteur.
En octobre dernier, les dernières enchères pétrolières pré-salifères avaient rapporté 1,89 milliard de dollars, pour l'adjudication de six des huit blocs proposés.
Au total, le gouvernement espère obtenir plus de 80 milliards de dollars (environ 68 milliards d'euros) lors des ventes échelonnées jusqu'à fin 2019.
À l'extérieur de l'hôtel de luxe où les enchères ont eu lieu, une trentaine de manifestants représentant les travailleurs du secteur pétrolier ont bravé la pluie battante, arborant une banderole "privatiser fait mal au Brésil".
"Ils vendent notre pétrole au prix des bananes", a affirmé à l'AFP Pedro Paulo, manifestant de 67 ans.
(c) AFP