Le brut en hausse à New York, soutenu par la Syrie
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet gagnait 49 cents à 98,34 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Après des semaines d'atermoiements, les Etats-Unis ont admis en fin de semaine dernière que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques et promis un "soutien militaire" aux rebelles, aux contours encore flous et se cantonnant à des armes légères.
Dès vendredi, cette annonce a fait grimper le prix du pétrole new-yorkais en cours de séance à un plus haut en neuf mois.
L'implication de Washington dans un conflit au Moyen-Orient "provoque en effet beaucoup d'anxiété sur le marché. Les investisseurs craignent de voir les tensions s'étendre à l'ensemble de la région, où beaucoup de pétrole est en jeu", a remarqué John Kilduff, d'Again Capital.
Des inquiétudes d'autant plus prégnantes que d'autres acteurs internationaux s'impliquent dans le dossier, dont la Russie: le président Vladimir Poutine, a mis en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens.
"Le fait que la Russie intervienne montre que potentiellement le conflit peut vraiment déborder vers autre chose", a noté M. Kilduff.
La rencontre entre les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine à l'occasion de la première journée du sommet G8 en Irlande du Nord s'annonce à cet égard délicate.
Autre raison pour les investisseurs de faire monter le prix du WTI: à la surprise des analystes, l'activité manufacturière de la région de New York s'est redressée en juin, selon un indicateur publié par la banque centrale américaine (Fed).
"Cette statistique économique bien meilleure que prévu fait espérer un regain de la demande de brut dans le pays", a noté M. Kilduff.
Les opérateurs attendent par ailleurs toujours avec fébrilité la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed mardi et mercredi, à l'issue de laquelle le président Ben Bernanke devrait s'exprimer sur la longévité du programme de soutien massif à l'économie américaine en place.
"Ralentir ou ne pas ralentir, telle est la question" que ne cessent de se poser les acteurs du marché, a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group.
Les injections massives de liquidités de la Fed dans le système financier américain ont en effet tendance à stimuler les investissements dans les actifs risqués, tels que le pétrole, et une éventuelle évolution de la politique monétaire de l'institution aurait des conséquences sur le marché.
jh
(AWP / 17.06.2013 16h07)