Le brut recule, l'Arabie saoudite apaise les inquiétudes sur l'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 124,08 dollars, en repli de 1,63 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,88 dollar à 106,21 dollars.
Après avoir atteint lundi leur plus haut niveau depuis trois semaines à New York, les cours du baril pâtissaient de quelques prises de bénéfices.
"Certains investisseurs ont saisi l'occasion de vendre, alors que le niveau élevé des cours, si les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ne s'aggravent pas, n'est pas justifié par les perspectives économiques mondiales", encore moroses, soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
"Le manque général d'appétit pour les actifs à risque (comme les matières premières, ndlr) et le raffermissement du dollar ont également pesé sur le marché du pétrole", ajoutait-il.
Le renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, le marché prenait en compte "les efforts de l'Arabie saoudite et de la Libye pour gonfler leur production de brut", ce qui atténuait quelque peu les inquiétudes sur de possibles tensions dans l'offre pétrolière mondiale, a expliqué David Hufton, analyste du courtier PVM.
Ainsi, le gouvernement saoudien a indiqué lundi qu'il s'engageait à "assurer une offre adéquate de pétrole" et "ramener les prix à des niveaux raisonnables" pour les producteurs et les consommateurs, selon le quotidien saoudien anglophone Arab News citant le cabinet du Roi.
"Après le ministre saoudien du pétrole (ces dernières semaines, ndlr), le cabinet du Roi (d'Arabie saoudite) s'exprime à son tour sur ce sujet, et cela a d'autant plus de poids" pour le marché, a observé Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix, notant que le pays a envoyé ce mois-ci un nombre record de supertankers (11) vers les Etats-Unis.
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, avait indiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines se tenir prête à compenser tout déficit d'approvisionnement sur le marché pétrolier.
Les opérateurs s'inquiètent de l'impact des sanctions internationales contre l'Iran sur le marché du pétrole, l'Union européenne (UE) ayant notamment décidé en janvier un embargo progressif contre le brut iranien.
La Libye, de son côté, devrait exporter près de 1,4 million de barils par jour (mbj) en avril, selon des estimations de la compagnie nationale NOC. La production libyenne s'établissait en février à 1,30 mbj selon l'AIE, contre 1,8 mbj avant la guerre civile dans le pays au printemps 2011.
"L'accroissement des exportations de brut libyen devraient contribuer à apaiser les tensions sur l'approvisionnement de certains pays européens", contraints en raison de l'embargo contre l'Iran de chercher des sources alternatives d'or noir, observaient les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 20.03.2012 18h31)