Un embargo sur l'énergie russe plongerait l'Allemagne en récession, dit Berlin
Berlin tablait sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,6% jusqu'à ce que l'armée russe lance son "opération militaire spéciale" en Ukraine fin février, une invasion qui a provoqué l'envolée des prix de l'énergie et conduit les pays occidentaux à multiplier les sanctions contre la Russie.
S'il a abaissé sa prévision de croissance, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz a relevé sa prévision d'inflation pour cette année, à 6,1%.
"L'Ukraine lutte pour sa liberté, sa démocratie, sa forme de gouvernement et son indépendance territoriale. Mais elle se bat aussi pour nous, pour l'Allemagne, pour l'Europe, pour les principes sur lesquels cet ordre pacifique est - ou était - bâti", a-t-il ajouté.
Un responsable du ministère de l'Economie a déclaré qu'une nouvelle escalade des tensions avec la Russie sur l'approvisionnement en gaz pourrait réduire la croissance de 0,5 à 5,6 points de pourcentage supplémentaires selon les scénarios à l'étude.
Le géant gazier russe Gazprom a interrompu mercredi ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie au prétexte de leur refus de le payer en roubles.
Robert Habeck a dit que Berlin prenait la situation très au sérieux mais a précisé que les entreprises allemandes continueraient de payer leurs achats de gaz russe en euros, conformément aux contrats en vigueur.
La dépendance de l'Allemagne au gaz russe a été ramenée à 35% des importations totales contre 55% avant le début de la guerre en Ukraine, a-t-il précisé.
Interrogé sur une possible expropriation de la raffinerie de Schwedt, près de Berlin, exploitée par le groupe pétrolier russe Rosneft et qui représente à elle seule la quasi-totalité des importations restantes de pétrole russe du pays, le ministre a répondu que le gouvernement devait "s'adapter et se préparer à tous les scénarios".
(c) Reuters