Asie: en légère baisse, les cours restent fluctuants à cause de l'Egypte
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août perdait huit cents, à 101,16 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnant 37 cents, à 105,39 dollars.
L'escalade des tensions en Egypte fait craindre une contagion dans une région productrice et exportatrice fragilisée par le conflit syrien et des troubles en Libye.
Le président égyptien Mohamed Morsi a été renversé par l'armée mercredi. Il a été transféré jeudi à l'aube au ministère de la Défense, tandis que son équipe était détenue dans un bâtiment militaire, quelques heures avant la prestation de serment de son remplaçant par intérim qui ouvrira la voie à une délicate transition.
L'annonce de l'armée a été accueillie par une explosion de joie par les dizaines de milliers de ses opposants qui manifestaient en masse à travers le pays.
Les investisseurs ont pris acte "du transfert du pouvoir d'un gouvernement civil à un gouvernement de transition" et vont désormais surveiller de près la réaction du camp destitué et "l'éventuelle escalade" qui en résulterait, estimait David Lennox chez Fat Prophets à Sydney.
La chute de Mohamed Morsi rappelle celle du régime de Hosni Moubarak qui a été chassé du pouvoir en février 2011 après 18 jours de manifestations massives appelant à son départ.
L'Egypte n'est pas un pays exportateur de pétrole, mais le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.
Mais le plus grand risque "du point de vue du marché serait que les militaires interviennent dans d'autres pays du Proche-Orient" en proie à des contestations, a souligné David Lennox.
Le pétrole a également bénéficié ces derniers jours de multiples bonnes nouvelles sur le front économique aux Etats-Unis, premier consommateur d'or noir au monde.
Après les bons chiffres de la production manufacturière, les marchés ont salué la chute des réserves de brut américaines. Celles-ci ont en effet dégringolé de 10,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 28 juin, selon des statistiques du Département de l'Energie américain (DoE).
Les analystes anticipaient un recul de 2,3 millions de barils seulement. Ces stocks étaient restés stables la semaine précédente.
Le "light sweet crude" a franchi mercredi en clôture le seuil psychologique de 100 dollars pour la première fois depuis le 3 mai 2012 en terminant en hausse de 1,64 dollar, à 101,24 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le Brent a fini à 105,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à son plus haut depuis le 20 juin et en hausse de 1,76 dollar par rapport à la clôture de mardi.
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(AWP / 04.07.2013 06h30)